Les négociations entre l'OSM et ses 92 musiciens dans l'impasse

Le Maestro Kent Nagano et des membres de l'OSM (archives)
Photo : La Presse canadienne / Orchestre Symphonique de Montréal/Patric Lazic
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les négociations entre la Guilde des musiciens et l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) sont toujours dans l'impasse.
Le président du comité syndical de négociations, Serge Desgagnés, déplore l'absence de compréhension de la partie patronale concernant notamment la charge de travail.
Les échanges achoppent également sur la rémunération, alors que la Guilde exige un rattrapage salarial pour réduire l'écart entre les musiciens de l'OSM et ceux de l'Orchestre symphonique de Toronto.
« Nos collègues de Toronto viennent de signer une nouvelle entente de deux ans qui leur donne globalement deux et demi pour cent d'augmentation par année, et ils avaient déjà une nette avance sur nous », explique M. Desgagnés.
Il s'attend à un blitz de négociations d'ici la fin du mois d'août afin de conclure une entente avant la rentrée dans la nouvelle salle de concert de l'OSM, en septembre. « Il ne faut pas oublier que ça fait bientôt un an que notre convention collective est échue, alors il est grand temps que ça débloque », d'ajouter le négociateur syndical.
Pour accélérer les pourparlers, la Guilde n'exclut pas d'entamer des moyens de pression. M. Desgagnés ne veut toutefois pas élaborer sur leur nature : « S'il faut en venir à des moyens de pression sérieux pour se faire entendre, on le fera ».
De son côté, la direction prétend qu'elle s'est entendue avec le syndicat sur des mesures qui allègeront la charge de travail des musiciens. Mais elle convient que des aménagements restent à déterminer.
Du côté salarial, la partie patronale admet que l'écart demeure considérable entre les offres et les demandes.
Elle soutient que le syndicat n'a presque pas bougé à ce chapitre depuis le début des négociations, alors qu'il demandait des hausses de 10 % sur deux ans. Même réduite à 8,5 %, la demande syndicale se situe « très au-delà » de la capacité de payer de l'OSM, selon la direction, qui propose des augmentations de quatre pour cent durant la même période.
Selon la partie patronale, il ne faut surtout pas comparer les conditions offertes par l'OSM à celles de l'Orchestre symphonique de Toronto, qui « bénéficie d'un bassin de population, d'un soutien corporatif et d'une richesse collective beaucoup plus considérable ». Elle rappelle que l'OSM doit aussi s'appuyer sur un soutien gouvernemental plus important.
« Compte tenu de l'importance des fonds publics en cause, l'OSM doit faire preuve d'une grande prudence dans sa gestion financière », explique la chef de la direction, Madeleine Careau.
Elle ajoute : « Le syndicat doit mieux tenir compte du contexte économique dans lequel nous évoluons et faire preuve de plus de réalisme dans ses demandes salariales ».
L'OSM compte 92 musiciens, membres de la Guilde des musiciens qui est affiliée à la FTQ.