Ignatieff se lance

Le député libéral d'Etobicoke-Lakeshore à Toronto annonce à Ottawa qu'il se porte candidat pour devenir chef du PLC, en affirmant qu'il est le mieux placé pour battre le gouvernement Harper.

Une course à trois se dessine à la direction du Parti libéral du Canada. Michael Ignatieff, 61 ans, annonce officiellement sa candidature à la succession de Stéphane Dion.

M. Ignatieff, qui a été battu au fil d'arrivée lors de la dernière course, affirme qu'il est maintenant plus expérimenté. Il précise qu'il a fait ses classes à la Chambre des communes et qu'il a fait le travail de terrain avec succès pendant la campagne électorale.

M. Ignatieff soutient aussi qu'il a beaucoup changé, qu'il écoute mieux, qu'il est plus connu, et qu'il apporte à la course une expérience de vie. À cet effet, il rappelle ses faits d'armes en tant que reporter, professeur et père de famille. C'est ce qui fera la différence, selon lui.

J'ai un désir farouche au sein de moi de battre ce gouvernement Harper. Et je suis le mieux placé pour le faire.

Michael Ignatieff est considéré par plusieurs comme l'un des candidats les plus susceptibles d'obtenir la direction du parti. Il part favori, même s'il n'aime pas cette expression. Il avait terminé deuxième à la dernière course, remportée par Stéphane Dion.

S'il part favori, Bob Rae ne suit pas loin toutefois. Et si M. Ignatieff lui voue un grand respect, « Bob et moi, on a une amitié de 40 ans », il ajoute aussi qu'ils ont quand même deux visions différentes, que son expérience internationale vaut bien l'expérience de Bob Rae en économie.

En temps de crise, il faut avoir la capacité de dire aux gens ce qui se passe, c'est ça le leadership.

M. Ignatieff est revenu souvent au cours de sa conférence de presse pour souligner qu'il fallait du renouveau au Parti libéral. Il s'est engagé, 100 jours après sa victoire, à convoquer une conférence réunissant des savants, des chercheurs, des militants, des écologistes pour ouvrir le parti à de nouvelles idées, « pour renouveler les cerveaux et réchauffer le coeur du parti ».

À la Chambre des communes, il détient le siège d'Etobicoke-Lakeshore à Toronto depuis 2006.

Outre M. Ignatieff, les députés Bob Rae et Dominic LeBlanc se sont portés officiellement candidats à la direction du PLC. Mercredi, le député Denis Coderre a annoncé qu'il ne serait pas candidat ainsi que Gérard Kennedy. Mardi, la députée Martha Hall Findlay a également annoncé qu'elle ne sera pas candidate dans la prochaine course à la direction du PLC. La plupart des observateurs s'attendent aussi à ce que Martin Cauchon ne soit pas de la course, ce qui impliquerait qu'il n'y aura aucun candidat à la direction originaire de cette province.

M. Ignatieff a alors déclaré que cette absence signifiait qu'il y avait beaucoup de travail à faire au Québec.

Le congrès d'investiture pour la direction du PLC se déroulera au Vancouver Convention and Exhibition Centre, du 30 avril au 3 mai 2009.

Les libéraux ont enregistré leurs pires résultats, quant à l'appui de la population, à la dernière élection. Ils détiennent maintenant 77 sièges comparativement à 95 lors du déclenchement du scrutin.