À visage couvert
Prenez note que cet article publié en 2007 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les femmes portant le niqab ou la burqa ne seront pas obligées de se dévoiler lorsqu'elles se présenteront dans les bureaux de vote lors des trois élections fédérales partielles, le 17 septembre, au Québec. Les partis politiques critiquent la décision.
Les femmes portant un voile islamique qui cache entièrement leur visage, comme la burqa ou le niqab, pourront voter sans montrer leur visage aux trois élections fédérales partielles du 17 septembre.
À Ottawa, un porte-parole du directeur général d'Élections Canada, John Enright, a précisé jeudi que les femmes musulmanes n'auront qu'à présenter une pièce d'identification avec photo ou un autre document prouvant leur identité.
Si une femme musulmane n'a pas un de ces deux documents, elle peut faire confirmer son identité par un autre électeur inscrit dans la même section de vote. Elle devra toutefois ôter son voile si elle n'a pas les documents nécessaires ou si elle n'est pas accompagnée d'une personne qui peut confirmer son identité, précise le porte-parole du DGE.
Les élections partielles du 17 septembre auront lieu dans les circonscriptions d'Outremont, de Saint-Hyacinthe - Bagot et dans Roberval - Lac-St-Jean.
Lors des élections provinciales de mars dernier, le directeur général d'Élections Québec, Marcel Blanchet, avait soulevé la controverse en permettant dans un premier temps aux femmes musulmanes de voter voilées si elles le désiraient.
M. Blanchet avait fait marche arrière quelques jours avant la tenue du vote et décrété que toute personne habilitée à voter devait le faire à visage découvert.
Les partis politiques émettent des doutes
Au Québec, les partis politiques ont vivement réagi à la décision d'Élections Canada. L'Action démocratique du Québec (ADQ) a qualifié de « grossière erreur » la décision du directeur général d'Élections Canada.
Le leader en chambre de l'ADQ et porte-parole en matière de réforme électorale, Sébastien Proulx, estime qu'il est facile de mettre le feu aux poudres dans un tel dossier, ajoutant que voter le visage caché ne devrait pas être permis.
Le Parti québécois s'est dit très surpris de la décision. Son porte-parole Éric Gamache a fait valoir que la décision prise par le DGEQ durant la dernière campagne électorale était « judicieuse. »
À Ottawa, les réactions ont été un peu plus modérées. Le Bloc québécois a dit qu'il respectait la décision, mais qu'il tentera de convaincre le DGE de la modifier au cours des prochains jours.
Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique auraient quant à eux préféré que le débat se fasse après les élections partielles qui s'en viennent, et non en pleine campagne. Le NPD ajoute que la mesure n'a pas été soulevée dans Outremont, même s'il s'agit de la circonscription la plus multiculturelle parmi celles où se tiendront des élections complémentaires.