Pensionnats autochtones: la façon d'enseigner l'histoire doit être revue, dit un rapport

Célébration de la Journée nationale des Autochtones à Winnipeg
Photo : La Presse canadienne / (AP Photo/Kevin Frayer)
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVR) a déposé ce vendredi, à Vancouver, un rapport intermédiaire constitué à la suite des premières audiences tenues par les commissaires sur les conditions de vie dans les pensionnats autochtones.
Dans leur rapport, les commissaires estiment que les provinces canadiennes doivent revoir la façon dont on enseigne l'histoire des pensionnats autochtones.
D'après le document, ces pensionnats constituaient une agression contre les enfants autochtones, leurs parents et leur culture.
Cette politique, estiment les commissaires, a également privé les Canadiens d'une éducation précieuse sur la vie et les sociétés autochtones qui peuplent leur pays.

Photo : (archives)
De 1870 jusqu'à il y a 15 ans, environ 150 000 enfants autochtones, inuits et métis ont été forcés de fréquenter des pensionnats gouvernementaux où de nombreux abus contre les enfants ont été rapportés au fil des époques.
Ces institutions étaient aussi dénoncées comme des outils d'assimilation des peuples autochtones.
La semaine dernière, le juge Murray Sinclair, qui préside la commission, a même associé les pensionnats autochtones à une forme de génocide, en vertu de la définition des Nations unies, car les enfants étaient retirés de force de leur communauté pour être ensuite endoctrinés dans un autre milieu.
Le saviez-vous?
Le dernier pensionnat autochtone au Canada a été fermé en 1996, en Saskatchewan.
Une vingtaine de recommandations
Dans son rapport périodique qui contient une vingtaine de recommandations, la Commission de vérité et de réconciliation du Canada suggère, entre autres, la création d'un fonds alimenté par les églises responsables de ces pensionnats et le gouvernement fédéral, destiné à revitaliser la culture autochtone au Canada.

Période d'étude au pensionnat indien catholique de Fort Resolution, aux Territoires du Nord-Ouest, au début du 20e siècle
Photo : Bibliothèque et Archives Canada/PA-042133
La commission demande aussi à Ottawa d'offrir des soins spécialisés en santé mentale aux survivants de ces pensionnats et à leur communauté, principalement dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, où les besoins sont criants.
Il est aussi recommandé dans le document que les excuses officielles présentées par le gouvernement Harper aux peuples autochtones du Canada pour ce triste épisode de notre histoire soient affichées dans chaque école secondaire du Canada.
Les commissaires estiment par ailleurs qu'une commission n'est pas suffisante pour parvenir à la réconciliation avec les Premières Nations et que le gouvernement devrait reconnaître un statut légal unique aux Autochtones du pays.
La Commission de vérité et de réconciliation, dotée d'un budget de 60 millions dollars, doit présenter la version finale de son rapport d'ici la fin de son mandat, en 2014.
La CVR a été créée grâce à une entente entre le gouvernement fédéral, la Couronne et les survivants des pensionnats. Jusqu'ici, la commission a visité environ 500 communautés et a recueilli de nombreux témoignages faisant état de sévices sexuels et physiques dans ces établissements.
La commission a reçu 25 000 déclarations de survivants des pensionnats autochtones et a entendu une centaine de personnes qui y ont travaillé.
Rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (nouvelle fenêtre)
Avec les informations de La Presse canadienne et CBC