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Yémen : le présumé terroriste était un informateur de la CIA

Un homme passe sur le logo de la CIA au quartier général de la CIA en Virginie.

Un homme passe sur le logo de la CIA au quartier général de la CIA en Virginie.

Photo : AFP / SAUL LOEB

Radio-Canada

Le kamikaze qui devait faire exploser une bombe à bord d'un avion en direction des États-Unis était en fait un informateur ayant infiltré la branche yéménite d'Al-Qaïda au profit de la CIA.

Selon les informations révélées par plusieurs médias américains, l'individu s'était porté volontaire auprès des chefs d'Al-Qaïda au Yémen pour mener un attentat-suicide contre un avion de ligne et les a convaincus de lui confier la mission.

Son objectif était en fait de mettre la main sur un nouveau type d'explosif ne comprenant aucun matériau métallique et mis au point par les djihadistes pour pouvoir franchir les portiques de sécurité dans les aéroports. La bombe serait une version améliorée des sous-vêtements piégés utilisés dans un attentat raté à Noël 2009.

L'agent infiltré a pu sortir cette bombe d'un nouveau type du territoire du Yémen et la remettre à des agents du renseignement américain qui l'attendaient en Arabie saoudite ou aux Émirats arabes unis, peut-on lire dans le Los Angeles Times.

La bombe examinée par le FBI

La CIA a donc été en mesure de mettre la main sur la bombe sophistiquée bien avant qu'un projet d'attentat ne soit mis en oeuvre. L'engin explosif est présentement analysé par les experts du FBI dans ses laboratoires à Quantico, en Virginie.

« Le FBI est en possession de cet engin et l'analyse », a confirmé la sénatrice républicaine Susan Collins, qui siège à la commission de la Sécurité intérieure. « C'est d'un intérêt considérable pour le renseignement », a-t-elle ajouté.

Les tests doivent permettre d'établir si ce type de bombe peut déjouer les dispositifs de sécurité dans les aéroports, et de déterminer, s'il convient, de réexaminer les moyens mis en oeuvre pour assurer la protection du transport aérien.

Dans l'administration Obama, on affirme que l'engin explosif aurait été détecté par les scanneurs corporels déjà installés dans plus de 180 des 450 aéroports américains soumis aux règles fédérales de sécurité.

Un scanner corporel à l'aéroport international O'Hare de Chicago

Un scanner corporel à l'aéroport international O'Hare de Chicago

Photo : La Presse canadienne / M. Spencer Green

L'infiltration

La nationalité de l'agent infiltré n'a pas été rendue publique.

Selon le New York Times, la CIA a travaillé en étroite coopération avec les renseignements saoudiens pour placer un de ses agents au coeur d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).

L'Associated Press (AP) rapporte que des responsables américains et yéménites ont confirmé que le présumé aspirant kamikaze était en fait un informateur travaillant pour le compte de la CIA. L'informateur est en sécurité hors du Yémen, ont indiqué ces responsables sous le couvert de l'anonymat à l'AP.

De son côté, Reuters cite des sources proches de l'administration américaine, qui confirment seulement que le pseudo-kamikaze avait infiltré le réseau grâce à une agence étrangère de renseignements.

Le projet déjoué d'attentat a été dévoilé lundi par une administration américaine avare de détails. Une porte-parole de la Maison-Blanche, Caitlin Hayden, précisait alors que le président Barack Obama avait été mis au courant du complot en avril et qu'il s'était assuré que l'engin explosif ne pose aucun danger pour le public.

La marque d'Al-Qaïda

Photo du FBI de Fahd al-Quso en mai 2003

Photo du FBI de Fahd al-Quso en mai 2003

Photo : La Presse canadienne / FBI

La mission a permis d'identifier et de localiser un des principaux responsables d'Al-Qaïda, Fahd Al-Quso, qui a été tué dimanche au Yémen par un missile tiré par un drone de la CIA, écrivent plusieurs journaux américains. Al-Quso aurait joué un rôle dans l'attaque de l'an 2000 contre l'USS Cole, un bâtiment de la marine américaine, dans un port du Yémen.

Mardi, le président de la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre de représentants, Peter King, avait concédé sur CNN que le raid aérien de dimanche et le projet d'attentat étaient liés. « La Maison-Blanche m'a dit qu'ils font partie de la même opération », a-t-il confié.

Des similarités observées entre les engins explosifs utilisés dans l'attentat raté de Noël 2009 et la tentative d'assassinat du prince Nayef, membre de la famille royale saoudienne, en août de la même année. Le Los Angeles Times écrit que la bombe utilisée dans l'attentat raté et celle interceptée par l'agent portent « la marque d'Ibrahim Hassan al-Asiri, artificier redouté d'Al Qaïda », ajoutant que cet homme vivrait dans la clandestinité au Yémen.

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

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