Des tirs syriens atteignent la Turquie

Des réfugiés regardent ce qui se passe de l,autre côté de la frontière à Kilis, en Turquie.
Photo : AFP / IHA
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que l'application du plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan semble de plus en plus compromise, des attaques meurtrières touchent la frontière turco-syrienne.
L'agence de presse turque Anatolie rapporte que quatre réfugiés syriens et membres du personnel turc d'un camp proche de la ville de Kilis ont été blessés dans une attaque à l'arme lourde des forces syriennes de sécurité.
« Nous avons convoqué le chargé d'affaires syrien à Ankara et nous lui avons demandé de mettre fin à cet incident », a indiqué un responsable du ministère turc des Affaires étrangères.
Il s'agit de la première fois que la Turquie est attaquée depuis que des milliers de réfugiés ont commencé à y affluer, l'été dernier. Plus de 24 000 Syriens y ont trouvé refuge depuis le début de la répression du régime du président Bachar Al-Assad contre l'insurrection populaire.
En outre, de violents combats opposaient lundi armée et rebelles syriens, en particulier dans les provinces d'Alep et de Deir Ezzor, en Syrie, tandis que des bombardements ont eu lieu dans la province d'Hama, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'organisation basée à Londres a indiqué que 105 personnes, soit 74 civils, 23 membres des forces gouvernementales et 8 rebelles, avaient été tuées dans la seule journée de lundi.
Par ailleurs, un caméraman de la chaîne de télévision libanaise Al-Djadid a été tué par balle à proximité de la frontière entre le nord du Liban et la Syrie. La nouvelle a été confirmée par la direction de la chaîne.

L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan (archives)
Photo : AFP / PHILIPPE MERLE
Plan de paix toujours menacé
Ces attaques surviennent à moins de 24 heures du retrait de l'armée prévu par le plan de paix de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Ce plan est menacé par la volonté du régime de rendre son application conditionnelle à un engagement par écrit des rebelles à cesser le combat.
Lundi, la Chine a exhorté le régime de Damas et l'opposition syrienne à respecter leurs « engagements » de cessez-le-feu et de retrait militaire dans le cadre du plan de sortie de crise.
Quant à la Russie, son vice-ministre des Affaires étrangères a déclaré que Moscou travaille à mettre fin aux violences en Syrie, sans toutefois appeler le régime de Bachar Al-Assad à respecter le calendrier de cessez-le-feu du plan de paix de Kofi Annan. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al Moualem, doit arriver lundi à Moscou et s'entretenir mardi avec son homologue russe.
De son côté, la chaîne turque NTV rapporte que le vice-ministre des Affaires étrangères de la Turquie croit que la date du 10 avril fixée par le plan de paix de Kofi Annan pour que le régime syrien retire ses troupes des centres urbains « n'a plus de sens ». Naci Koru a ajouté qu'une « nouvelle étape » allait débuter mardi, ajoute la chaîne.
En soirée, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré en soirée sa demande au gouvernement syrien « de mettre immédiatement un terme à ses actions militaires visant des civils et de respecter les engagements pris auprès de l'émissaire spécial Kofi Annan ».
Kofi Annan doit faire une halte dans un camp de réfugiés syriens en Turquie, mardi, avant de se rendre à Téhéran pour obtenir le soutien des autorités iraniennes à son plan de paix, a annoncé lundi son porte-parole.