Corée du Nord : Kim Jong-un nommé « leader suprême »

Kim Jong-un entouré de militaires et d'hommes d'État sur le balcon surplombant la vaste place Kim Il Sung.
Photo : AFP / HO
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au deuxième jour de la cérémonie funèbre de Kim Jong-il, son fils Kim Jong-un a été proclamé « leader suprême » de la Corée du Nord.
Lors d'un discours devant des dizaines de milliers de soldats et une immense foule de civils, du haut d'un balcon surplombant la place Kim Il-sung, Kim Yong-nam, qui exerce la fonction honorifique de chef de l'État, a proclamé : « Le respecté camarade Kim Jong-un est le leader suprême de notre parti et de l'armée, qui a hérité de l'intelligence, de la capacité à commander, du caractère, du sens moral et du courage de Kim Jong-il. »
Kim Jong-un avait à sa droite le chef des armées, que l'on présume fortes d'un million d'hommes, Ri Yong-ho. Non loin se trouvait le ministre de la Défense, Kim Yong-chun. Leur présence laisse penser qu'ils joueront un rôle de premier plan pour aider Kim Jong-un à consolider son pouvoir.
Était aussi aux côtés du nouveau dirigeant Jang Song-thaek, le beau-frère de son père et vice-président de la puissante Commission de la défense nationale, à qui l'on attribue un rôle crucial pour aider le jeune héritier à s'installer aux commandes.
Le jeune Kim Jong-un, âgé d'une trentaine d'années, avait déjà été appelé « leader suprême du parti, de l'État et de l'armée » par les médias officiels, bien qu'il n'occupe pas ces postes officiellement pour le moment.
Trois minutes de silence ont également été observées par les milliers de personnes rassemblées à Pyongyang, selon des images de la télévision officielle. Le moment de silence a été ponctué par une sonnerie simultanée des sirènes des bateaux et des locomotives du pays.
Le rassemblement s'est terminé par l'interprétation de « L'Internationale » par un orchestre militaire et par le tir d'une vingtaine de coups de canon.
« Le rassemblement de jeudi montre que le régime est certain d'avoir opéré une transition du pouvoir sans problème au profit de Kim Jong-un », a expliqué Kim Keun-sik, de l'Institut des études d'Extrême-Orient à Séoul. « Il a aussi servi à prouver la loyauté à Jong-un, montrant aux Nord-Coréens et aux étrangers que le nouveau leader a déjà établi son statut », a-t-il ajouté.
Selon Paik Hak-soon, de l'Institut Sejong, la manifestation symbolisait la structure du pouvoir en Corée du Nord. « Les officiers et dirigeants du parti vus à côté de Kim Jong-un auront un rôle clé », a relevé l'expert.
Paik Hak-soon estime par ailleurs que Kim Jong-un ne cherchera pas de changements radicaux par rapport aux politiques de son père. « Mais il devra trouver sa voie, car il a besoin d'aide extérieure pour résoudre les problèmes alimentaires et économiques », a-t-il souligné.
Jeudi marque la dernière journée du deuil national de 13 jours en hommage à Kim Jong-il.
La veille, Kim Jong-un, ainsi que des dignitaires de l'armée et du parti ont marché à côté du corbillard lors d'une grande procession funèbre à l'honneur de Kim Jong-il dans les rues de Pyongyang.
Les deux autres fils du dirigeant défunt, Kim Jong-nam et Kim Jong-chol, n'ont pas été repérés dans le cortège.
Si son intronisation se confirme, Kim Jong-un sera le troisième de la dynastie fondée par son grand-père, le fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-sung, auquel Kim Jong-il avait succédé en 1994.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters