Mouammar Kadhafi nargue les rebelles

Des combattants du Conseil national de transition de la Libye préparent leurs armes pour continuer d'avancer vers Bani Walid, l'un des derniers bastions pro-Kadhafi.
Photo : AFP / Francisco Leong
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que les troupes rebelles sont à ses trousses, Mouammar Kadhafi, dans un message qui lui est attribué, a fustigé jeudi « la guerre psychologique et les mensonges » à propos des spéculations sur son éventuelle fuite au Niger. Dans un message sonore diffusé par la chaîne syrienne Arraï TV, qui a assuré que l'ex-dirigeant téléphonait de Libye, le colonel a également promis la défaite aux insurgés ainsi qu'aux forces de l'OTAN.
Dans son allocution, il affirme qu'il « ne leur reste plus que la guerre psychologique et les mensonges. [Les rebelles et l'OTAN] ont dit dernièrement qu'on a vu Kadhafi dans un convoi vers le Niger », poursuit le dirigeant en fuite, avant d'ironiser : « Comme si c'était la première fois qu'un convoi traverse vers le Niger ! »
Malgré les gains obtenus sur le terrain par les troupes rebelles, le colonel promet que les siens remporteront la victoire. « Les jeunes sont maintenant prêts à intensifier la résistance contre les rats à Tripoli et à achever les mercenaires », a-t-il menacé.
Le CNT fait pression sur le Niger
Plus tôt dans la journée de mercredi, une délégation du Conseil national de transition (CNT), l'organe de la rébellion au pouvoir en Libye, s'est rendue au Niger pour demander aux autorités locales d'empêcher Mouammar Kadhafi ou de sa famille d'y entrer.
« Nous avons une délégation qui se rend mercredi au Niger pour discuter avec le président du Niger et le ministre des Affaires étrangères [...] de la sécurisation de nos frontières afin d'empêcher toute infiltration des soldats de Kadhafi au Niger, pour arrêter toute tentative de Kadhafi ou de sa famille de s'enfuir vers le Niger », avait indiqué Fathi Baja, chargé des Affaires politiques au CNT au cours d'une conférence de presse.
Il avait ajouté que les responsables proches de Kadhafi passés au Niger devaient être remis à la Libye.
Mardi, le ministre nigérien de l'Intérieur, Abdou Labo, a indiqué que son pays avait accueilli une dizaine de personnalités proches de Mouammar Kadhafi « pour des raisons humanitaires ».
S'il s'avérait que des proches de Kadhafi étaient partis avec de l'or ou de l'argent, « nous voulons qu'on nous rende cet argent », a ajouté le CNT.
Quant à la rumeur voulant que Mouammar Kadhafi soit au Niger, Fathi Baja a affirmé que « selon les informations [du CNT], le colonel Kadhafi n'est pas sur le territoire nigérien ».
Un porte-parole du nouveau CNT a annoncé mercredi que les rebelles savaient où se cache l'ancien homme fort libyen et que sa capture ou sa mort n'était plus qu'une question de temps.
Anis Sharif a assuré que Mouammar Kadhafi avait été repéré et serait dans une zone de 60 kilomètres cernée par les rebelles, mais il a refusé de dire où il se trouve. « Il ne peut pas s'en sortir », s'est-il contenté de dire.
Les négociations avec les fidèles à Kadhafi vont bon train
Par ailleurs, le CNT a annoncé que les négociations sont sur la bonne voie pour la reddition pacifique de Bani Walid, l'un des derniers bastions fidèles à Mouammar Kadhafi.
« Les négociations hier ont été réussies et nous attendons le feu vert du CNT pour pénétrer » à Bani Walid, a indiqué le chef des négociateurs, Abdallah Kenchil, qui a mené mardi des discussions avec des anciens issus de tribus de Bani Walid. « Les anciens ont rejoint la révolution », a-t-il indiqué.
Aucun combat n'a été signalé mercredi dans les environs de Bani Walid.
Le CNT a donné jusqu'à samedi aux forces pro-Kadhafi pour se rendre, faute de quoi ils s'exposeraient à des opérations militaires.
Avec les informations de Agence France-Presse et Associated Press