Kaboul : l'attaque suicide contre le British Council fait au moins neuf morts

Huit policiers afghans et un soldat de l'OTAN ont trouvé la mort vendredi dans la spectaculaire attaque suicide menée contre le siège du British Council, à Kaboul. L'assaut a été revendiqué par les talibans, 92 ans jour pour jour après la proclamation de l'indépendance de l'Afghanistan vis-à-vis de la tutelle coloniale britannique.

Selon l'agence Reuters, l'attaque aurait été conduite par cinq talibans, dont trois portaient la burqa. Peu avant l'aube, un premier kamikaze a fait exploser une voiture bourrée d'explosifs devant l'entrée du British Council, un organisme gouvernemental présent dans de nombreux pays et spécialisé dans l'éducation et la culture.

Quelques instants après, l'explosion d'une seconde voiture piégée ouvrait une brèche dans le mur d'enceinte, permettant aux assaillants de pénétrer au sein de l'agence britannique. Les deux détonations ont aussitôt été suivies par des échanges de tirs entre les agresseurs et les dizaines de soldats de l'armée afghane et de la force de l'OTAN, qui ont rapidement encerclé le complexe.

Les échanges de tirs on duré huit heures

Les affrontements ont ensuite duré près de huit heures, au cours desquelles huit déflagrations ont été entendues. Plus de neuf heures après le début de l'assaut, les opérations de ratissage se poursuivaient.

« Tous les assaillants ont été tués », a annoncé l'ambassadeur britannique à Kaboul, Sir William Patey, qui a qualifié cette attaque de « lâche » et « brutale ». Au final, hormis les talibans, neuf personnes ont été tués et seize autres blessées, a indiqué Siddiq Siddiqi. Le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur a précisé que quatre victimes sont des policers afghans, deux autres sont des gardes locaux, deux gardes népalais du British Council ayant aussi perdu la vie.

Un soldat de la coalition figure également parmi les victimes, a annoncé la force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf). Il s'agit d'un membre des forces spéciales néo-zélandaises (SAS, Special Air Service), d'après le journal New Zealand Herald citant un porte-parole militaire.

Selon l'ambassadeur, deux Britanniques et un Sud-Africain, présents à l'intérieur des bâtiments au moment de l'attaque, sont ressortis indemnes du complexe après s'être enfermés dans une pièce-refuge sécurisée. Dans l'après-midi, des policiers afghans ont évacué le corps d'un très jeune homme - âgé de 17 ou 18 ans - tué par balle, qui a été présenté comme le dernier assaillant.

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Anniversaire morbide

Joint par l'AFP, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'attaque. Il a expliqué que les rebelles avaient voulu marquer à leur façon le 92e anniversaire de l'indépendance de l'Afghanistan, proclamée le 19 août 1919 après la troisième guerre anglo-afghane. « Les Britanniques ont à nouveau envahi notre pays et ils vont devoir reconnaître à nouveau notre indépendance », a-t-il ajouté.

Il y a actuellement 9500 soldats britanniques en Afghanistan. Il s'agit du deuxième contingent étranger après celui des États-Unis.

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters