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Affaire DSK : la femme de chambre comparaît à Manhattan

Nafissatou Diallo à son arrivée devant le parquet de Manhattan le 27 juillet 2011.

Nafissatou Diallo à son arrivée devant le parquet de Manhattan le 27 juillet 2011.

Photo : AP/Louis Lanzano

Radio-Canada

Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol, était entendue mercredi matin par les représentants du parquet de Manhattan, pour la première fois depuis juin et les doutes exprimés publiquement par le procureur de New York, Cyrus Vance, sur sa crédibilité.

Nafissatou Diallo, accompagnée de son avocat Kenneth Thompson, n'a pas fait de déclarations à la presse. L'audition de la jeune femme intervient après l'annonce mardi soir du report au 23 août de l'audience de DSK, initialement fixée au 18 juillet puis repoussée une première fois au 1er août.

Nafissatou Diallo s'est exprimée pour la première fois depuis le début de l'affaire à la mi-mai dans des entrevues à Newsweek et à la chaîne ABC diffusés lundi. Elle a présenté sa version des faits, maintenant ses accusations et exprimant le souhait que Dominique Strauss-Kahn aille « en prison ».

Les avocats de DSK, qui réfutent toute agression sexuelle, l'accusent de vouloir manipuler l'opinion publique alors que sa crédibilité, cruciale dans la procédure pénale, est mise en cause.

Le procureur Cyrus Vance fils a déclaré fin juin que Nafissatou Diallo avait menti sur sa situation personnelle et s'était contredite dans son témoignage sur ce qu'elle a fait juste après l'agression présumée.

La jeune femme d'origine guinéenne, a-t-on par ailleurs expliqué de source judiciaire, est également invitée à s'expliquer sur un coup de téléphone passé à un homme détenu dans une prison de l'Arizona, dans lequel elle aurait évoqué la situation financière de Dominique Strauss-Kahn.

Dominique Strauss-Kahn au tribunal

Dominique Strauss-Kahn au tribunal

Photo : AFP / RICHARD DREW

Cyrus Vance fils, de son côté, a maintenu les poursuites contre DSK et a exclu de se retirer de l'enquête au profit d'un procureur spécial, comme l'a réclamé Kenneth Thompson.

Les avocats de DSK, Mes Benjamin Brafman et William Taylor, espèrent que Cyrus Vance, « d'ici au 23 août », aura « pris la décision d'abandonner » les charges à l'encontre de leur client, notamment poursuivi pour tentative de viol et agression sexuelle.

Le juge Michael Obus a levé l'assignation à résidence de Dominique Strauss-Kahn et l'a remis en liberté sans caution le 1er juillet. DSK est libre de ses mouvements aux États-Unis, mais la justice américaine a conservé son passeport : l'ancien patron du FMI n'est pas autorisé à se rendre à l'étranger, ni à regagner la France.

Le bureau du procureur s'est refusé à tout commentaire sur l'enquête en cours. Pour Marcellus McRae, avocat pénal à Washington et ancien procureur fédéral à Los Angeles, le nouveau délai d'audience suggère que l'accusation « est en train d'arriver à une conclusion quelconque ».

L'affaire s'est compliquée avec la plainte déposée en France par la journaliste et écrivaine Tristane Banon, qui accuse Dominique Strauss-Kahn, 65 ans, d'une tentative de viol remontant à 2003.


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