Le président annule le décret haussant le prix de l'essence

Des manifestants dans les rues de La Paz, en Bolivie, le 30 décembre
Photo : AFP / Jorge Bernal
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le président bolivien Evo Morales a cédé aux pressions populaires et annoncé, vendredi, la reprise des subventions aux carburants. Depuis l'annulation de ces subsides, dimanche dernier, le prix de l'essence avait augmenté de près de 75 %.
« Afin de répondre aux désirs du peuple, nous avons décidé d'abroger le décret numéro 748 et les autres mesures qui l'accompagnaient », a déclaré Evo Morales aux journalistes. Il a ajouté que « le temps n'était pas venu » d'annuler les subventions.
Un pays mobilisé
Répondant à l'appel des syndicats et des organisations citoyennes, des milliers de Boliviens ont manifesté, jeudi, pour protester contre la hausse faramineuse du prix des carburants.
Les protestataires ont envahi les principales villes du pays andin qui tournaient au ralenti en raison d'une grève des chauffeurs d'autobus. La circulation était pratiquement paralysée dans au moins quatre agglomérations.
Si les manifestants ont généralement défilé dans le calme, des postes de péages de l'autoroute principale qui relie El Alto et La Paz ont été incendiés. Quelques affrontements ont été déplorés dans ces deux villes, où ont été rapportés quelques blessés et arrestations.
Le président Evo Morales avait annoncé dimanche dernier que son État n'avait plus les moyens de garder les prix des carburants artificiellement bas, d'autant plus que de grandes quantités d'essence sont vendues sur le marché noir dans les pays voisins. Depuis, le prix de l'essence a bondi de 73 % et celui du diesel, de 83 %. Avec l'annulation des subventions, l'État devait économiser 380 millions de dollars par an, soit 2 % de son produit intérieur brut.
Evo Morales, majoritaire et jouissant de l'appui de la communauté indigène, était ainsi confronté à sa première épreuve sociale d'importance. Sa base politique et les syndicats lui avaient demandé de faire marche arrière.
Pour tenter de désamorcer la crise, le président avait annoncé mercredi soir une augmentation de 20 % du salaire minimum, tout en soutenant qu'une hausse du prix des carburants était indispensable pour diminuer les importations et attirer des investisseurs dans le secteur de l'énergie.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters