L'armée déployée dans les favelas de Rio
L'armée brésilienne appuie la police dans la lutte contre les narcotrafiquants.
Photo : AFP / Jefferson Bernardes
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les violents affrontements qui opposent la police brésilienne à des bandes de narcotrafiquants se sont poursuivis toute la semaine à Rio. Le gouvernement a décidé d'envoyer l'armée en renfort pour contenir les violences dans les favelas.
Le ministre de la Défense brésilien Nelson Jobim a rencontré le gouverneur de l'état de Rio de Janeiro Sergio Cabral vendredi et a accepté de déployer dix véhicules blindés et trois hélicoptères en plus d'un effectif de 800 soldats.
Les militaires auront pour tâche d'encercler certaines favelas afin d'en contrôler les points d'accès. Ils ne devraient pas participer activement aux opérations menées par la police, mais plutôt servir d'appui stratégique.
« Notre plan initial est d'encercler la zone, mais s'il y a confrontation, malheureusement, nous devrons répondre à l'attaque », a souligné le général Adriano Pereira.
Au moins 46 personnes sont mortes et 197 sont détenues depuis que les violences ont éclaté il y a une semaine. Une centaine de véhicules ont été brûlés. Trois policiers ont été blessés.
Ces actes auraient été ordonnés, selon les autorités, par des chefs de gang emprisonnés en représailles à leur éviction d'une douzaine de favelas ces deux dernières années.
Les combats ont fait trois morts et dix blessés dans la seule journée de vendredi. Un photographe de Reuters a été blessé par balle à l'épaule et hospitalisé. Sa vie n'est pas en danger.
« Cette confrontation est nécessaire pour parvenir à la paix », a déclaré le ministre de la Défense, Nelson Jobim.
L'usage des forces armées pour mater les violences urbaines reste controversé depuis la dictature militaire de 1964-85.
Le président Luiz Inacio Lula da Silva, qui doit céder sa place à la présidente élue Dilma Roussef le 1er janvier, a réitéré son support aux autorités de l'état de Rio de Janeiro. « J'ai dit à Sergio Cabral que peu importe l'aide dont il avait besoin du gouvernement fédéral afin que les gens puissent vivre en paix dans ce pays, nous allons lui donner », a-t-il affirmé.
Ces violences ont relancé le débat sur les capacités de la ville à accueillir la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques deux ans plus tard, même si les autorités sportives concernées affichent leur confiance dans les mesures de sécurité prévues par le gouvernement.
L'armée brésilienne dans les favelas de Rio
Photo : AFP / Antonio Scorza
Avec les informations de Reuters et CNN
