Catastrophe nationale en Louisiane
Les barrages flottants déployés pour contenir les vagues huileuses.
Photo : La Presse canadienne / AP/Liz Condo
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La marée noire qui s'est formée dans le golfe du Mexique après l'explosion d'une plateforme pétrolière touche le littoral de la Louisiane, faisant peser la menace d'un désastre écologique.
La marée noire qui s'est formée dans le golfe du Mexique après l'explosion d'une plateforme pétrolière a atteint le littoral de la Louisiane, dans le sud des États-Unis, jeudi soir. Du pétrole a commencé à souiller les côtes à l'embouchure du Mississippi, qui abrite un écosystème riche en oiseaux et en vie marine.
Les barrages flottants déployés pour protéger les plages de sable n'arrivent pas à contenir les vagues huileuses de 1,5 mètre de haut. Le flot de pétrole qui s'échappe du puits fait peser la menace d'un désastre écologique, et l'incident a été élevé au rang de catastrophe nationale par l'administration Obama, jeudi.
Le gouverneur de la Louisiane, Bobby Jindal, a déclaré l'état d'urgence, une décision qui permet aux responsables locaux de faire appel aux ressources de l'État et à l'aide fédérale. Il a en outre demandé l'assistance de 6000 soldats de la garde nationale pour participer aux efforts de nettoyage.
Les États de la Floride, de l'Alabama et du Mississippi craignent aussi d'être frappés par la nappe de pétrole. Ils redoutent que la marée noire pollue les plages et les pêcheries, toutes deux cruciales pour l'économie locale.
Quatre États sont menacés par la marée noire.
Photo : AFP / NASA/NOAA
Le président Obama a par ailleurs annoncé que des équipes seront envoyées sur place pour inspecter toutes les plateformes du golfe du Mexique. Il a promis de mettre toutes les ressources du gouvernement américain à profit, y compris militaires.
Des conditions météorologiques difficiles, des vents violents et une mer « très houleuse » risquent de nuire aux opérations. Un temps orageux s'accompagnant de « vents forts et continus » et de vagues allant jusqu'à 4 mètres de hauteur devrait persister pendant plusieurs jours.
Selon l'administration, le temps pourrait être « dangereux » jusqu'à mardi au large des côtes de la Louisiane et du Mississippi.
British Petroleum pris à partie
Des hauts responsables américains ont indiqué que les pouvoirs publics allaient faire pression sur British Petroleum (BP), l'exploitant de la plateforme, pour colmater la fuite de brut et nettoyer la pollution. Ce qu'a confirmé le président Barack Obama en affirmant que BP était pleinement responsable des coûts du nettoyage.
BP estime que les opérations en cours lui coûtent 6 millions de dollars par jour, et que la facture totale de cet accident pourrait s'élever à 1 milliard de dollars. Un représentant de l'entreprise a annoncé que le groupe avait demandé l'aide du Département américain de la Défense pour lutter contre la marée noire.
Selon les hauts responsables américains, il faudra peut-être trois mois pour qu'une valve de secours soit installée pour arrêter les fuites.
Des pêcheurs de crevettes ont par ailleurs déjà déposé une demande en recours collectif contre BP. Ils réclament 5 millions de dollars pour négligence et pollution. La nappe de pétrole risque également de causer de graves problèmes aux pêcheurs louisianais, dont l'industrie est évaluée à 2,4 milliards de dollars par année.
Une fuite plus importante que prévu
Le volume de pétrole qui s'échappe de la plateforme de forage de BP qui a sombré au large de la Louisiane la semaine dernière est cinq fois plus important que prévu.
L'Agence des océans et de l'atmosphère (NOAA) et les gardes-côtes américains estiment maintenant que 756 000 litres de pétrole, soit 5000 barils, sont rejetés chaque jour dans le golfe du Mexique. BP a reconnu, après l'avoir nié, que la nouvelle évaluation des autorités américaines était plausible.
Si la nouvelle évaluation de la NOAA est exacte et que ce volume s'échappe bel et bien de la plateforme depuis le début de l'affaire, ce sont 1,5 million de litres de pétrole qui se retrouvent dans les eaux du golfe du Mexique.
À titre de comparaison, la catastrophe du pétrolier Exxon Valdez, en 1989, au large des côtes de l'Alaska, avait entraîné le rejet de 11 millions de gallons de pétrole dans l'océan Pacifique, soit 41 millions de litres.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters