Un policier abattu, l'ETA soupçonnée

Des policiers sur le site où un de leurs collègues a été abattu mardi soir.
Photo : La Presse canadienne / AP/Michel Euler
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'organisation séparatiste basque serait responsable de la mort d'un policier français, mardi, en banlieue de Paris. Une personne a été arrêtée, mais au moins cinq autres sont en liberté.
Des enquêteurs français et le premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero affirment que l'organisation séparatiste basque ETA est responsable de l'assassinat d'un policier survenu mardi, à Dammarie-les-Lys, dans le département de Seine-et-Marne.
Si l'information se confirme, il s'agirait du premier policier français abattu par l'ETA.
La mort de Jean-Serge Nérin, un père de famille de 52 ans, s'est produite mardi, en soirée, après que sa patrouille eut aperçu quatre personnes suspectes en train de remplir le réservoir d'essence de quatre voitures.
Selon la version fournie par la police, l'opération a rapidement tourné au vinaigre. Un individu brandit un pistolet, mais il est désarmé. Deux autres voitures surgissent ensuite et une fusillade éclate. Le policier Nérin est atteint mortellement.
Les occupants des deux véhicules, dont le nombre n'a pu être précisé, ont réussi à prendre la fuite après avoir récupéré une des quatre personnes qui faisaient l'objet d'un contrôle initial. Deux autres s'enfuient à pied.
La quatrième personne qui a fait l'objet du contrôle initial a pour sa part été arrêtée. Elle avait déjà été menottée. Les policiers n'ont pas retrouvé la trace des fuyards. On ne sait pas si certains d'entre eux ont été blessés lors de la fusillade.
Les six voitures dans lesquelles circulaient les malfaiteurs avaient été dérobées peu de temps auparavant dans un garage automobile situé tout près. Un employé a été ligoté.
Selon différentes sources, l'homme interpellé par les Français s'appelle Joseba Fernandez Aspurz. Militant de l'organisation terroriste basque ETA, l'homme de 26 ou 27 ans serait recherché en Espagne depuis novembre 2009.
Le premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a condamné le meurtre, qu'il a attribué à une « action criminelle de la bande terroriste ETA ». Il a dit être reconnaissant à la France pour sa lutte contre l'organisation.
« Cette fois, la France paie un prix élevé à sa collaboration contre l'ETA [...] Je peux vous assurer que j'ai ressenti cet assassinat comme s'il s'agissait de celui d'un membre des forces de sécurité espagnoles », a-t-il déclaré à la presse.
L'ETA
Les indépendantistes basques d'Euskadi ta Askatasuna (ETA) réclament l'autodétermination pour le territoire composé de la Communauté autonome du Pays basque espagnol, de la Navarre (nord de l'Espagne) et du Pays basque français (sud-ouest).
Considérée comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les États-Unis, l'ETA est tenue responsable de la mort de plus de 800 personnes en plus de 40 ans de violences pour obtenir l'indépendance du Pays basque.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Le Monde