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Condamnation unanime

Radio-Canada

Des États-Unis à l'Inde, en passant par la France, la Grande-Bretagne et la Russie, l'attentat qui a coûté la vie à l'ex-première ministre pakistanaise est vigoureusement condamné.

La Maison-Blanche a réagi sans tarder à l'assassinat de l'ancienne première ministre Benazir Bhutto au Pakistan.

Le président des États-Unis a eu une brève conversation téléphonique avec Pervez Moucharraf pour faire le point sur la situation.

Dans une courte déclaration, plus tôt jeudi, George W. Bush a condamné « les gestes des extrémistes assassins qui tentent de miner la démocratie pakistanaise » et a insisté sur la nécessité de poursuivre et de punir les auteurs de l'attentat.

Le président américain a souligné la nécessité de poursuivre le processus de démocratisation du Pakistan pour lequel Benazir Bhutto « a donné sa vie si bravement ».

Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, s'est déclaré « profondément choqué » par cet attentat et a appelé « à la retenue, mais aussi à l'unité ».

« En visant Benazir Bhutto, les groupes extrémistes visent tous ceux qui se sont engagés dans le processus démocratique au Pakistan. Ils ne peuvent et ne doivent pas réussir », a ajouté M. Miliband.

Mauvais pour la région tout entière

L'Inde, pays voisin du Pakistan, a qualifié « d'acte abominable » l'assassinat de Mme Bhutto. « Nous sommes choqués et horrifiés par sa mort », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Pranab Mukehrjee.

Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, dont le pays a déjà affronté à trois reprises le Pakistan depuis 1947, a rendu hommage à Benazir Bhutto, estimant que l'ancienne première ministre s'était efforcée d'améliorer les relations entre les deux pays.

« Je suis profondément bouleversé et horrifié par cet assassinat odieux » a déclaré le premier ministre Singh, saluant une dirigeante qui aura « oeuvré en faveur de la démocratie et de la réconciliation dans son pays ».

L'assassinat de Benazir Bhutto « n'est pas seulement mauvais pour le Pakistan », a pour sa part jugé l'ancien chef de la diplomatie indienne Natwar Singh, « C'est mauvais pour la région tout entière ».

L'Afghanistan a condamné tout aussi fermement l'attentat.

Son président, Hamid Karzaï, avait rencontré Mme Bhutto quelques heures avant l'assassinat, alors qu'il participait au Pakistan à un sommet avec son homologue Pervez Moucharraf.

Il a dénoncé « un acte d'une immense brutalité » perpétré par les « ennemis » du Pakistan, au cours d'une conférence de presse organisée en urgence.

L'Europe sous le choc

La Russie a fait part de ses craintes que l'assassinat de Benazir Bhutto n'entraîne des répercussions violentes au Pakistan.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a appelé, par la voix d'un porte-parole, toutes les forces politiques du Pakistan « à garder leur calme dans la situation actuelle et d'être à la hauteur de leur responsabilité pour la sécurité et la démocratie ».

En Italie, le chef du gouvernement, Romano Prodi, a condamné « avec indignation [...] le fanatisme » qui a coûté la vie à l'ex-première ministre, appelant à « ne pas interrompre le difficile chemin vers la paix ».

« J'exprime ma douleur et celle du gouvernement tout entier à la suite de la mort tragique de Benazir Bhutto, une femme qui a voulu combattre jusqu'au bout [...] avec une seule arme, celle du dialogue et de la discussion politique », a indiqué M. Prodi dans un communiqué.

Consultations d'urgence à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a lui aussi réagi à l'événement en organisant une séance de consultations décidée en urgence.

L'ambassadeur d'Italie Marcello Spatafora, actuel président du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré à la presse que les 15 États membres exprimeraient leur condamnation de cet « acte inacceptable ».

Cette condamnation devrait prendre la forme d'une déclaration non contraignante, mais dont l'adoption requiert l'unanimité. Elle sera rédigée par l'Italie.

Le secrétaire général Ban Ki-moon s'est déclaré « choqué et scandalisé » par cet assassinat, qui représente, selon lui, « une attaque contre la stabilité du Pakistan et ses processus démocratiques ».

« Je condamne fermement ce crime odieux et je demande que ses auteurs soient traduits en justice le plus tôt possible », a-t-il ajouté. Le chef de l'ONU a également exhorté « au maintien du calme et à la retenue » et appelé les Pakistanais à « oeuvrer ensemble en faveur de la paix et de l'unité nationale ».

Le Japon lance un appel à des élections justes

La Chine a « fermement condamné » l'attaque, tout comme le Japon. « Il est absolument inacceptable de tenter de résoudre un problème par la violence », a souligné le ministre des Affaires étrangères du Japon, Masahiko Komura.

Il espère que « le Pakistan va créer les conditions de la démocratie en organisant des élections justes ».

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