Washington : le Sénat adopte une loi de compromis

Le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid (à gauche) avec le sénateur Chuck Schumer.
Photo : La Presse canadienne / Evan Vucci
Prenez note que cet article publié en 2013 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après des heures d'attente, le Sénat américain a finalement adopté à 81 voix contre 18, mercredi, une loi devant mettre un terme à la crise budgétaire qui étreint l'appareil gouvernemental depuis le début du mois. La loi en question doit encore être entérinée par la Chambre des représentants. On s'attend à ce que la Chambre passe au vote dans la nuit.
Le gouvernement va reprendre ses activités immédiatement après la signature de la loi.
Dans une brève allocution prononcée après le vote du Sénat, le président Barack Obama a indiqué qu'il allait signer la loi dès que celle-ci aura été votée par l'ensemble
du Congrès. Il s'est dit persuadé que démocrates et républicains seraient en mesure de travailler ensemble afin d'adopter un budget sensé et responsable.
Rappelons que plus tôt, mercredi, les sénateurs américains s'étaient entendus pour financer au moins jusqu'au 15 janvier l'État fédéral et pour relever temporairement le plafond de la dette jusqu'au 7 février. Le Sénat est parvenu à ce compromis à quelques heures de la date butoir du 17 octobre. Au-delà de cette date, les États-Unis se seraient vraisemblablement retrouvés en défaut de paiement, incapables de faire face à nombre de leurs obligations financières.
D'ores et déjà, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a encouragé les républicains à voter en faveur de cette entente bipartite mise au point par les sénateurs. « Le combat continue. Mais bloquer l'accord bipartite obtenu aujourd'hui par les membres du Sénat n'est pas notre stratégie », a expliqué John Boehner dans un communiqué.
Le président de la Chambre des représentants se dit persuadé que l'appareil gouvernemental américain pourra redémarrer dès demain, jeudi.
Au début du mois, l'impasse budgétaire avait envoyé 800 000 fonctionnaires américains en congé forcé. Puis, le 8 octobre, constatant à quel point le désaccord entre démocrates et républicains était profond, le président Obama avait laissé planer le risque que le pays sombre dans une profonde récession. « Mettons un terme au blocage budgétaire », avait alors sommé le président américain.
En fin de compte, il aura fallu une semaine de plus aux élus américains pour trouver, provisoirement, un terrain d'entente.
Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n'avons pas gagné
Ce déblocage apparent a ragaillardi les marchés nord-américains.
À la clôture, mercredi :
- Le Dow Jones avait gagné 205,82 points pour s'établir à 15 373,83;
- L'indice composite Nasdaq avait gagné 45,42 points pour s'établir à 3839,43;
- À Toronto,l'indice S&P/TSX composite s'est accru de 25,75 points, légèrement affaibli par la performance des secteurs miniers, pour terminer à 12 957,21;
- Et le dollar canadien valait 96,77 cents américains, en hausse de 43 centièmes.
L'entente que les membres du Sénat sont parvenus à rédiger laisse la réforme de l'assurance-santé, si chère au président Obama, sensiblement inchangée. Cela constitue une victoire pour le camp démocrate.
« L'heure de la réconciliation a sonné », a déclaré le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, à propos de cette entente conclue avec le leader de la minorité républicaine, Mitch McConnell. Ce dernier a affirmé que les républicains avaient obtenu une réduction des dépenses dans une portion du budget, pour une deuxième année consécutive.
Pour sa part, le sénateur républicain conservateur Ted Cruz, du Tea Party, a laissé savoir qu'il ne comptait pas s'opposer à la tenue d'un vote sur cette entente.
Le temps presse
La perspective d'un accord éloigne la menace d'un défaut de paiement. En plus de relever le plafond de la dette, l'accord conclu au Sénat prévoit la réouverture des agences fédérales partiellement fermées depuis le début du mois et la convocation d'une commission pour négocier un budget pour 2014.
Avertissement de Fitch
Mardi, l'agence de notation Fitch a mentionné qu'elle envisageait d'abaisser la note de crédit AAA des États-Unis, la meilleure possible. Fitch a placé cette note sous surveillance avec de possibles conséquences négatives. En août 2011, alors que républicains et démocrates s'affrontaient sur le plafond de la dette et la réduction du déficit, Standard & Poor's avait abaissé la note de la dette à long terme de la première économie mondiale à AA.
Avec les informations de Agence France-Presse, Bloomberg et Reuters