Plus de 700 emplois seront perdus chez Mabe à Montréal

Mabe Canada
Prenez note que cet article publié en 2012 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Mabe, une entreprise d'électroménagers, fermera son usine de sécheuses de l'est de Montréal, située à l'angle des rues Notre-Dame et Dickson, et mettra à pied 737 personnes.
Cette fermeture sera effective en 2014 et les mises à pied seront échelonnées sur une période de deux ans.
Selon la direction, il n'y aura pas de perte significative d'emplois en 2012, et presque la moitié des employés resteront en poste jusqu'à la fermeture.
Sur les 737 emplois perdus, on compte 510 employés à l'usine. Le reste comprend les employés de bureau et d'entretien.
Selon un communiqué diffusé par la direction pour expliquer sa décision, l'usine a été considérée comme non rentable, entre autres en raison de la forte appréciation du dollar canadien au cours des deux dernières années. La diminution de la demande américaine depuis 2008 a aussi été invoquée par Mabe. L'entreprise exporte 90 % de la production de son usine aux États-Unis.
Selon Mabe Canada, l'usine a perdu des sommes importantes au cours des six dernières années.
Mabe affirme que sa décision est définitive, et qu'il n'y a aucun espoir qu'elle se lance dans un plan de relance, même si l'usine devait recevoir d'importantes subventions gouvernementales et que le syndicat acceptait des concessions salariales.
La direction tient par ailleurs à souligner que ses employés ont collaboré pour permettre à l'usine d'accroître sa productivité. Elle promet de respecter ses obligations contractuelles, notamment à l'égard de ses régimes de retraite.
La production de l'usine de Montréal sera transférée à d'autres usines existantes de la compagnie, aux États-Unis et au Mexique. Soulignons que déjà au printemps 2009, Mabe avait transféré près de 30 % de sa production au Mexique.
Mabe est une entreprise mexicaine qui a racheté la compagnie Camco en 2005 dans le but de percer le marché canadien. Elle fabrique notamment les produits de marque GE et Hotpoint.
Mabe a notamment profité d'une subvention de 1,8 million de dollars d'Investissement Québec en 2007.
Le syndicat est sous le choc

Michel Ouimet, vice-président exécutif du SCEP
En conférence de presse, Michel Ouimet, vice-président exécutif de la section québécoise du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), semblait particulièrement affecté par l'annonce. Il a affirmé que personne ne s'attendait à cette fermeture, et que les négociations de la nouvelle convention collective étaient entamées.
M. Ouimet a souligné que lors de la signature de la précédente convention en 2005, lors du rachat de Mabe, les employés avaient accepté des concessions importantes de 25 millions de dollars sur cinq ans, en échange d'une garantie de non-fermeture de l'usine.
Michel Ouimet déplore que la direction n'envisage aucune possibilité de relance. Il explique que cette dernière affirme qu'elle allait perdre 15 millions par année et qu'il aurait été impossible de demander aux employés d'en faire autant.
« Évidemment, avec le contexte économique, le dollar. Le rapatriement aux États-Unis est certainement dû au Buy American Act d'Obama. Nous, on est un peu les victimes de ça. [...] C'est dommage qu'il y ait des politiques de ce genre-là aux États-Unis. Nous, on aimerait bien que le gouvernement canadien, même québécois, puisse nous donner ce genre de politique là pour encourager un buy in québécois ou un buy in canadien, plutôt que de se faire faire la job par les Américains », a-t-il lancé.
M. Ouimet ne croit pas que l'usine pourrait continuer sa production sous une autre bannière, puisqu'après la fermeture d'Electrolux et de Mabe, il ne restera plus de fabricant d'électroménagers au Canada.
Note positive toutefois, il mentionne que sur 625 membres du SCEP qui perdront leur emploi, 244 seront éligibles à une retraite d'ici 2014.
Avec les informations de La Presse canadienne