Les quotidiens à l'abri des créanciers

Le siège social de Canwest à Winnipeg
Photo : La Presse canadienne / John Woods
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Canwest Global Communications met sa division des journaux et des activités en ligne sous la protection de la loi contre ses créanciers et tente dans la foulée de la vendre.
Canwest Global Communications met sa division des journaux sous la protection de la loi sur les créanciers. Plusieurs quotidiens, dont The Gazette et le Ottawa Citizen, ainsi que le réseau Internet canada.com, sont visés par cette annonce.
Les quotidiens vont ainsi pouvoir poursuivre leurs activités, tout en tentant de recapitaliser leur dette qui s'élève à 1,5 milliard de dollars (pour environ 1 milliard de revenus par an).
Dans la foulée, Canwest a engagé RBC Capital Markets, afin de tenter de vendre cette division baptisée Canwest Limited Partnership.
Cinq grandes banques canadiennes, qui sont les principales créancières de Canwest, ont présenté une offre de rachat commune. Toutefois, Canwest espère susciter de meilleures offres.
Le National Post, qui a récemment été transféré au sein de cette division pour éviter sa fermeture, fait aussi partie de la vente. Il n'est toutefois pas inclus dans les actifs placés sous la protection de la loi sur les créanciers.
Une dette de 3,9 milliards
L'entreprise de Winnipeg tente de restructurer une dette de 3,9 milliards de dollars avec ses créanciers. Elle a demandé l'aide des tribunaux en octobre dernier pour plusieurs de ses activités. Avec la décision annoncée aujourd'hui, seules les chaînes spécialisées ne sont pas sous la protection des tribunaux.
Puis le 30 octobre, le conglomérat manitobain, qui est sous la protection des tribunaux, a obtenu l'autorisation de la Cour supérieure de l'Ontario de transférer le Post de la division Canwest Media à sa division qui regroupe tous ses autres quotidiens, Canwest Limited Partnership.
Le National Post n'a jamais été rentable depuis sa création, avec des pertes aussi élevées qu'environ 60 millions de dollars en 2001.
1,69 milliard de pertes en 2009
Au quatrième trimestre de sa dernière année financière, Canwest Global Communications a réduit sa perte nette à 111 millions de dollars, contre 1,02 milliard l'an dernier.
L'entreprise a encaissé une perte de 1,69 milliard pour l'ensemble de l'année, en hausse par rapport au 1,04 milliard enregistré en 2008. Les revenus se sont établis à 2,87 milliards, contre 3,13 milliards pour l'exercice précédent.
Canwest en bref
L'entreprise établie à Winnipeg possède Global, le deuxième réseau de télévision généraliste de langue anglaise, et constitue le plus important éditeur de journaux, avec 34 % du tirage des quotidiens anglophones. Elle a acheté la plupart de ses titres en 2000 du groupe Hollinger, alors dirigé par Conrad Black, au coût de 3,2 milliards de dollars.
Parmi les titres qu'elle possède, notons:
- The National Post
- The Gazette
- Ottawa Citizen
- Calgary Herald
- Edmonton Journal
- Vancouver Sun
En 2000, Canwest avait acquis les journaux détenus par l'ancien magnat de la presse, Conrad Black, qui possédait le groupe Hollinger, pour 3,5 milliards de dollars.
Depuis 2004, Canwest a vendu plusieurs de ses actifs à l'étranger afin de réduire sa dette. Elle s'est ainsi retirée de marchés étrangers, notamment l'Irlande, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. Elle détient toujours des investissements en Turquie.
Elle s'est récemment délestée de toutes ses actions dans la télévision australienne TEN pour 634 millions de dollars.
Canwest a aussi fermé plusieurs stations de télévision régionales cette année.
Début mars, Canwest a annoncé la vente de son prestigieux journal politique américain The New Republic, qu'il avait acquis en 2007.
En 2007, elle s'était aussi associée à la banque d'investissement Goldman Sachs afin de racheter des canaux spécialisés appartenant à Alliance Atlantis. Coût pour l'entreprise médiatique: 262 millions de dollars.
En novembre 2008, Canwest Global Communications avait annoncé le licenciement de 560 personnes, soit 5 % de sa main-d'oeuvre, afin d'économiser 61 millions de dollars par année. Le tout sans compter des centaines d'emplois éliminés depuis deux ans.
Source: Radio-Canada et Centre d'études sur les médias de l'Université Laval