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Des économistes sonnent l'alarme

Édifice du Parlement à Québec

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Le comité consultatif sur l'économie et les finances publiques remet un rapport au ministre des Finances, Raymond Bachand, qui s'inquiète des dépenses de la province par rapport à ses revenus et à sa dette.

Le comité consultatif sur l'économie et les finances publiques a remis les premiers résultats de ses travaux au ministre des Finances, Raymond Bachand, dans le cadre des consultations prébudgétaires.

Selon le comité, le Québec finance 26 % de plus de services publics que l'Ontario, un écart qui s'est élargi dans la dernière décennie. « Pour un service donné, le financement public est proportionnellement plus important au Québec qu'en Ontario où les usagers acquittent, sous forme de tarifs, une plus large part de ces services », peut-on lire dans le document.

Mais du côté des revenus, les économistes notent que le produit intérieur brut (PIB) par habitant du Québec s'élevait au septième rang des provinces du pays en 2008. Ils ajoutent que le Québec assume davantage de dépenses que les autres provinces même en tenant compte de la contribution des transferts fédéraux.

Nous créons donc moins de richesse que la majeure partie des autres provinces, alors que le financement public des services est plus élevé au Québec qu'ailleurs.

Une citation de Comité consultatif sur l'économie et les finances publiques

Une marge de manoeuvre réduite

Avec des dépenses plus élevées et des revenus moindres, « le Québec prélève plus d'impôts et de taxes et est davantage endetté », notent les économistes.

Selon eux, la province a des prélèvements fiscaux obligatoires plus élevés qu'en Ontario, qu'au Canada, mais aussi qu'aux États-Unis et que la moyenne des pays du G7 et de l'OCDE. Et elle dispose d'une marge de manoeuvre « particulièrement réduite » pour l'imposition des particuliers, d'aucune pour les impôts des sociétés par rapport au reste de l'Amérique du Nord.

Le poids de la dette

Le rapport s'inquiète aussi du poids de la dette, qui atteint 150 milliards de dollars, soit la moitié du PIB. « Le Québec est la province la plus endettée du Canada », soutiennent-ils. Les économistes calculent que le service de la dette va dépasser 9 % des dépenses gouvernementales en 2009-2010 et continuera de grimper au cours des années suivantes.

Les revenus « autonomes » sont de plus en consacrés à ces remboursements, notamment près de 60 % de la TVQ. Sans compter que la capacité d'endettement additionnel devient limitée, estiment-ils.

Ce constat est de mauvais augure pour l'avenir, selon eux, à cause du vieillissement de la population, qui fera « perdre des points précieux de croissance économique » au Québec, de la hausse des coûts de santé et du financement des infrastructures.

Les défis auxquels le Québec devra faire face sont réels, immédiats et majeurs. Il est nécessaire de faire des choix et d'agir.

Une citation de Comité consultatif sur l'économie et les finances publiques

Selon les économistes, le Québec doit donc adopter:

  • un niveau de dépenses publiques respectant notre capacité de payer;
  • une fiscalité efficace, ne compromettant pas notre développement économique;
  • une dette sous contrôle, dont l'importance n'hypothèque pas les choix de nos enfants.

Deux autres rapports suivront celui-ci, l'un sur le financement des services publics, l'autre sur la relance économique et la création de richesse.

Raymond Bachand a revu le déficit de la province pour l'année 2009-2010 à la hausse en octobre dernier, à 4,7 milliards de dollars. Pour 2010-2011, il table sur un déficit de 4,7 milliards. Le gouvernement devra se serrer la ceinture de 5,1 milliards au niveau des dépenses d'ici 2013-2014, afin de respecter son Plan de retour à l'équilibre budgétaire. Le ministre des Finances a aussi récemment estimé que les tarifs d'électricité étaient « trop bas » au Québec, dans le cadre d'un colloque sur les finances publiques.

L'opposition critique

Avant le dépôt du fascicule, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a déclaré que le ministre des Finances avait instauré ce comité « sûrement pour pouvoir se faire confirmer des choses qu'il veut proposer ». Et d'ajouter: « C'est une forme de manipulation de l'opinion publique ».

Les deux partis d'opposition ont critiqué ce comité. L'Action démocratique du Québec (ADQ) estime « ne rien apprendre de nouveau » à la lecture de ce document. « Les auteurs écrivent eux-mêmes qu'ils avaient déjà établis leurs positions dans de précédents rapports remis au gouvernement. C'est un comité dont on peut questionner l'utilité parce que nous avions déjà ces informations », soutient Sébastien Lépine, attaché de presse de l'ADQ.

M. Lépine critique entre autres le fait que le gouvernement va dépenser 250 000 $ pour ce comité, « dans un contexte où tout le monde doit se serrer la ceinture.

L'attachée de presse du ministre des Finances, Catherine Poulin, souligne que cette somme représente le budget maximal alloué aux travaux des chercheurs, ce qui correspond à 1000 $ par personne et par jour. « Mais ils ne travaillent pas tous les jours et pas toujours en même temps », note Mme Poulin qui précise que cette rémunération correspond à la norme.

Mme Poulin ajoute que si les quatre chercheurs ont déjà fait part d'opinions sur la questions, dans le cas présent, « ils travaillent ensemble, ils accompagnent le ministre et le but est bien précis: mener au budget 2010-2011 et à l'équilibre budgétaire 2013-2014 ». Elle note qu'ils ont amené de nouvelles informations (par exemple le coût du « panier de services » offert à la population) et qu'ils rendent la matière plus accessible au grand public « pour que tout le monde puisse participer ».

Le comité consultatif en bref

Ce comité était composé des économistes Pierre Fortin, Robert Gagné, Luc Godbout et Claude Montmarquette.

M. Bachand participe à ce comité à titre de coprésident. « Cette coprésidence laisse cependant toute liberté au comité dans ses travaux », a tenu à souligner le ministre. « J'invite les citoyens à consulter ce premier document qui contribuera, j'en suis convaincu, à dégager les principaux enjeux auxquels nous sommes confrontés à court et à moyen terme », a-t-il ajouté.

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