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L'opposition dénonce plusieurs lacunes dans le budget

Le porte-parole du PQ en matière de Conseil du Trésor, Sylvain Simard, en conférence de presse

Le porte-parole du PQ en matière de Conseil du Trésor, Sylvain Simard, en conférence de presse

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le Parti québécois a accueilli le budget Bachand 2012-2013 en raillant les prétentions du gouvernement de faire payer aux Québécois leur juste part des services publics.

« On constate que le gouvernement ne fait toujours pas sa part, que les plus riches et les minières ne la font pas, alors que les familles de la classe moyenne sont contraintes de faire plus que leur part », a souligné en conférence de presse le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, Nicolas Marceau.

Le député de Rousseau juge que le gouvernement a présenté un « petit budget » rempli de « petites mesures » destinées à faire oublier différentes hausses de taxes et de tarifs déjà annoncées, dont la contribution santé, qui atteint 200 $ cette année, et la hausse des droits de scolarité, qui augmentera de 1625 $ sur cinq ans à compter de septembre.

« Le gouvernement a parsemé son budget de plusieurs mesures à tendance électoraliste, je ne vous ferai pas de dessin là-dessus. On essaie de créer la satisfaction de certaines attentes à gauche et à droite », a renchéri le porte-parole péquiste en matière de Conseil du Trésor, Sylvain Simard.

En outre, M. Marceau croit que rien dans le budget de cette année ne permettra de favoriser la croissance économique du Québec, qui demeure inférieure à la moyenne canadienne. Il fait remarquer la faiblesse des investissements des entreprises, qui n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant la crise financière de 2007-2008. Le secteur manufacturier est en déclin, les exportations stagnent, et le Québec est la seule province canadienne à avoir perdu des emplois l'an dernier, a-t-il rappelé.

Le député estime en outre que la dette de la province est hors de contrôle. Il soutient qu'elle a augmenté de 62,5 milliards de dollars depuis que le gouvernement Charest a pris le pouvoir, de sorte que le tiers de la dette actuelle de la province peut lui être imputé.

Sylvain Simard estime que le retour à l'exercice budgétaire que prévoit le gouvernement du Québec durant l'exercice 2013-2014 n'est que de la poudre aux yeux. « L'illusion du retour à l'équilibre budgétaire doit être dénoncée fermement, parce qu'il n'y a pas de contrôle des finances publiques. Ce que l'on fait très simplement, par l'intermédiaire d'un certain nombre de fonds, on transfère vers la dette », a-t-il dit.

La dette préoccupe la CAQ

La Coalition avenir Québec s'est aussi beaucoup attardée en conférence de presse au poids de la dette québécoise. Il a insisté sur la croissance des intérêts qui y sont versés, totalisant 10,4 milliards de dollars. « Il y a un éléphant dans la pièce, et c'est l'explosion du service de la dette qu'on a dans ce budget, un budget qui est irresponsable, un budget qui montre que l'année prochaine, le service de la dette va augmenter de 9,4 % », a plaidé le chef du parti François Legault.

Le gouvernement Charest « joue le présent contre l'avenir », a-t-il jugé, de sorte qu'on doit « se préparer à des lendemains difficiles pour nos enfants et nos petits-enfants ».

La CAQ croit en outre que le gouvernement ne contrôle pas ses dépenses, comme le soutient M. Bachand. Si l'on inclut le service de la dette, les dépenses croîtront de 2,5 % cette année, et si l'on y ajoute l'argent dédié aux fonds spéciaux, elles augmenteront de 3,8 %, affirme M. Legault.

Le chef de la Coalition dénonce en outre la multiplication des crédits d'impôt. Le plus récent budget Bachand en propose des dizaines de nouveau, dit-il. Selon lui, les entreprises peuvent maintenant profiter de crédits totalisant 4,2 milliards de dollars, une approche qui ne fonctionne pourtant pas, puisque les entreprises n'investissent pas suffisamment au Québec.

« Les seuls investissements importants viennent du Plan Nord, or ce n'est pas vrai qu'on va être capables de redresser la situation seulement avec un Plan Nord. Ça nous prend aussi un Plan Sud, un Plan Est, un Plan Ouest », a fait valoir M. Legault.

Il déplore aussi que le gouvernement ne se soit pas attaqué aux budgets d'Hydro-Québec, des commissions scolaires et des agences de santé. Il aurait souhaité que la contribution santé, fixée à 200 $ par le gouvernement, soit modulée en fonction des revenus des contribuables. Le PQ propose plutôt de l'abolir.

Le chant du cygne d'un gouvernement discrédité, dit QS

Le co-chef de Québec solidaire, Amir Khadir, s'est dit déçu de ne voir dans ce budget « des traces d'un engagement réel pour faire en sorte que l'économie puisse durablement être au service des gens, de la vie, de la société ». Il assimile le budget au « chant du cygne d'un gouvernement discrédité, d'un gouvernement insensible, qui refuse d'écouter sa population ».

M. Khadir croit, au même titre que le PQ, que le budget Bachand est une « tentative ratée » visant à faire oublier les hausses de taxes et de tarifs déjà annoncées, et pourfend que l'atteinte du déficit zéro soit devenue « une religion » plutôt qu'un principe. La poursuite du déficit zéro, dit-il, est d'abord « un prétexte pour sous-financer, fragiliser, puis privatiser un certain nombre de services publics ».

« Quand il s'agit d'investir des milliards de dollars dans les infrastructures, quand il s'agit d'allonger les chèques pour les surfacturations des milieux d'affaires proches du parti au pouvoir, on n'est jamais à court d'argent », a-t-il dit.

Option nationale

De son côté, le chef d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, déclare ne pas voir que du mauvais dans ce budget mais y lire une autre occasion ratée « de prendre les bonnes décisions pour l'avenir du Québec, tant sur le plan économique que social ».

Sur le plan de la création de la richesse, Jean-Martin Aussant a rappelé que tout développement passait nécessairement par l'éducation et que le gouvernement faisait complètement fausse route à ce sujet en augmentant de 75 % les frais de scolarité. « Le meilleur investissement à faire pour le Québec, c'est l'inverse. Il faudrait instaurer la gratuité scolaire balisée. Il ne s'agit pas d'une dépense, mais bien d'un investissement payant, à la fois économiquement et socialement. Les pays du monde qui l'ont fait ne l'ont pas regretté et figurent pour la plupart en tête de tous les classements de développement et de richesse, a-t-il insisté.

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