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1 USA 17 15 7 39
2 AUS 13 8 4 25
3 CHN 5 5 7 17
5 CAN 3 4 3 10
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Canada
Créativité, le mot d'ordre

 


 

 

Équipe canadienne
Équipe canadienne

21 juillet 2005 - La nage synchronisée canadienne est en pleine période de restructuration. Après des années fastes avec les Sylvie Fréchette et les soeurs Villagos, le Canada a glissé dans la hiérarchie mondiale. Point phare: la cinquième place aux Jeux olympiques d'Athènes.

Dès lors, il fallait passer à l'action pour éviter de poursuivre la descente. La solution, l'embauche de la réputée chorégraphe russe, Maria Maximova, qui a travaillé avec la double championne mondiale en solo, la Française Virginie Dedieu.

La nouvelle venue, arrivée à Montréal en janvier, n'a pas manqué de laisser sa marque dès ses premiers jours sur le bord de la piscine.

« Elle a apporté un nouveau style au Canada qu'on n'avait pas avant en équipe. C'est l'une des plus grandes chorégraphes au monde, donc de l'avoir ici avec nous, c'était super. C'est une approche vraiment différente. D'habitude, on faisait 2-3 façons, pis on abandonnait. Elle, c'était 100 variantes différentes dans le but de composer une partie de dix secondes », a déclaré Marie-Pier Boudreau-Gagnon, sixième de l'épreuve en solo mercredi.

C'est justement cette recherche sans cesse de mouvements qui a impressionné l'entraîneuse de l'équipe nationale, Isabelle Taillon.

« Ce qui a été intéressant, c'est son approche dans un processus de création. C'est une approche totalement différente de celle avec laquelle on procède d'habitude. On a enregistré des cassettes et des cassettes de différentes variantes d'une même idée. On pouvait avoir 12 échantillons de la même poussée. Donc après, on faisait le choix, on créait des tableaux et on bâtissait la routine comme ça », explique Taillon.

Même son de cloche pour Denise Sauvé, la soeur de Julie et entraîneure de Boudreau-Gagnon.

« Moi, je travaille un peu comme Mme Maximova. J'essaie d'interpréter la musique avec un concept autour de ça. Sauf qu'elle peut voir 25 variantes de mouvement, alors que nous, on peut en voir une dizaine. Elle a une créativité et une imagination incroyables. Ça a été très bénéfique pour nous de travailler avec elle. Ça nous a ouvert les yeux sur une autre façon de voir la nage synchronisée. Elle raffine chaque mouvement et quand c'est presque parfait, ce n'est pas bon, il faut en trouver un autre. Ça te pousse à aller plus loin, à te dépasser, à aller au plus profond du mouvement, c'est ça qu'on a appris avec elle. »

Jongler avec les variantes

Équipe canadienne

Mme Maximova n'a passé que sept semaines, réparties en deux séjours, au Québec, le temps de composer les chorégraphies. Ensuite, c'était aux entraîneurs de faire les ajustements nécessaires pour faire en sorte que la routine s'enchaîne.

Et entre ses visites au Québec, elle n'a eu aucun contact avec les entraîneurs. « Quand elle est revenue, elle était contente de ce qu'on avait fait avec les millions de variantes », lance en riant Mme Taillon.

Les nageuses, elles, ont dû s'adapter à ce rythme effréné, mais jamais, elles ne se sont plaintes.

« Le rythme de travail était très accéléré, mais les filles n'ont même pas eu le temps de réaliser que c'était difficile. Elles étaient captivées et concentrées sur la tâche », confirme l'entraîneuse.

« Au début, il a fallu que les filles s'adaptent à cette nouvelle méthode-là, mais le résultat final est génial. C'est notre meilleure année depuis les trois dernières années », renchérit Boudreau-Gagnon.

Objectif Pékin

Équipe canadienne

Après six mois seulement, l'impact de la chorégraphe russe se fait déjà sentir sur la scène internationale.

« Les gens parlent beaucoup de nous, de notre nouveau style, il y a une grosse amélioration au point de vue de la performance technique des nageuses. Nous sommes dans un bon momentum, c'est vraiment positif », raconte Taillon.

Malgré la progression des Canadiennes, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elles montent sur la plus haute marche du podium aux Jeux olympiques de Pékin. Les Russes et les Japonaises seront difficiles à battre, mais l'important c'est de se rapprocher tranquillement de la tête.

« Monter d'un rang, c'est un investissement considérable en synchro, donc si on est capable de se rendre au podium à Pékin, ça va vraiment être tout un objectif de réaliser », avoue Mme Taillon.

Comme dit le dicton, lentement mais sûrement.