Logo des 11es Championnats du monde aquatiques
1 USA 17 15 7 39
2 AUS 13 8 4 25
3 CHN 5 5 7 17
5 CAN 3 4 3 10
Nage synchroniséeNatationPlongeonNage synchroWater-polo


La parole à: Anouk Renière-Lafrenière


 

 

21 juillet 2005 - En plein coeur de la première semaine des championnats du monde aquatiques, je vis et savoure pleinement ce rendez-vous. J'en rêve depuis la conclusion des Jeux olympiques d'Athènes, il y a près d'un an.

Participer devant mes proches:

« Il y a vraiment de la magie dans l'air. C'est une expérience incomparable que de pratiquer son sport, au plus haut niveau, devant sa famille, ses amis et ses partisans. Dès les préliminaires, malgré des gradins à moitié remplis, on sentait vraiment les gens derrière nous. Avant de rentrer pour effectuer notre première routine, toutes les filles se sont regardées sans dire un mot. On savait que l'on vivait un moment spécial. »

À propos de ma performance:

« Nous avions un réel espoir de médaille au combiné. On a réussi à tourner la page à la suite du rejet de notre appel dans la compétition par équipe. Nous avons bien nagé, mais quelques petites erreurs indéniables ont fait la différence. On peut être très fière de cette quatrième place. Le Canada était bloqué au cinquième rang depuis plusieurs années, alors ce pas en avant est un signe que nous allons dans la bonne direction. »

À propos des juges:

« Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. Comme bien d'autres, la nage synchronisée est un sport subjectif, où le facteur humain pèse lourd. Mais j'ai choisi ce sport parce que je l'aime. Je suis donc prête à vivre avec ça. Avec le temps, je constate aussi qu'il y a un côté politique irréfutable. Mais il ne faut rien prendre pour acquis. Je crois que la performance demeure importante, en dépit de l'importance que l'on semble accorder à la réputation d'un pays ou d'une athlète. »

L'autorité venue de l'Est:

Synchro Canada a embauché la Russe Maria Maximova afin de renouveler la facture visuelle des prestations de ses nageuses. Comment s'est passée la transition?

« Il a fallu un certain temps pour s'adapter. Maria s'est amenée ici avec une culture et une méthode de travail très différentes. D'où elle vient, on ne remet pas en doute l'autorité. La première impression laisse en bouche un goût un peu « militaire ». Mais on s'aperçoit vite qu'elle y met du coeur et que ses suggestions sont toujours faites dans le but d'améliorer les choses. La touche européenne s'avère très utile. On avait besoin de ça pour changer la perception des autres sur nos routines. »

Sur l'avenir de mon sport:

« Si je regarde tous les changements que la synchro a connus depuis cinq ans, je me dis que l'avenir est plein de promesses. Les changements implantés sont l'illustration d'une évolution. On y insère des éléments de plus en plus complexes et innovateurs. »

« Ce n'est peut-être pas demain la veille (elle n'y croit pas pour l'instant), mais un jour viendra peut-être où l'on assistera à des épreuves mixtes, comme c'est le cas en patinage artistique. »

« Pour ce qui est du Canada, je crois que nous sommes sur la bonne voie. Notre équipe est composée à parts égales de vétéranes (même si elle n'a que 22 ans) et de jeunes qui sont pleines de talent et dont l'enthousiasme est contagieux. On n'a pas fini de progresser. »

(Propos recueillis par Jean-François Chabot)