Bon Cop, Bad Cop 2 : à deux, c’est toujours mieux
À l'occasion de la diffusion de Bon Cop, Bad Cop 2 sur ICI Télé le vendredi 3 à 23 h 05, petit retour sur les films de duo (buddy movies) policiers les plus marquants
Le premier volet détient encore aujourd’hui le record du plus gros box-office canadien (au Québec, il s’est fait coiffer sur le poteau par Séraphin, un homme et son péché). Dire que sa suite, Bon Cop, Bad Cop 2 réalisée parAlain Desrochers et sortie en salle en 2017, était attendue serait un pléonasme.
Mais si Bon Cop Bad Cop 2 nous fait retrouver avec plaisir Colm Feore et Patrick Huard, il illustre surtout l’efficacité du genre des films de duo policier (ou buddy movies, ce sous-genre du film policier où l’enquête est menée par un tandem forcément mal assorti, forcément antagoniste). Nous avons retenu cinq films l’incarnant au mieux
Bon Cop, Bad Cop 2,d’Alain Desrochers (2017) : le sac à blagues de l’identité nationale
La recette parfaite pour parler au public canadien? Il faut le croire. Onze ans après une enquête sur un meurtre dans le monde du hockey, nous retrouvons donc l’impayable duo de policiers anglophone ontarien et francophone québécois (Colm Feore tout en élégance pince-sans-rire et Patrick Huard en tête brûlée attachante et baveuse) qui cette fois comprend que leurs différences peuvent être gommées s’ils trouvent… un ennemi commun.
Complicité entre les deux acteurs, scène hilarante dans un poste de police américain et mise en scène où priment action et efficacité : la recette est peut-être éprouvée, elle continue à en mettre plein la vue.
Hot Fuzz, d'Edgar Wright (2017): l'hommage attendri
Nicholas Angel n’a pas que le nom d’un vainqueur. Il en a aussi la feuille de route. Tellement que ce policier londonien très sûr de lui est envoyé dans un petit village tranquille de l’Angleterre profonde où il ne se passe rien, mais où au moins il cessera de donner des complexes à ses collègues. Mais le crime le poursuit jusque-là, où il devra faire équipe avec un admirateur fini de Mel Gibson, Danny Butterman. L’arme fatale, Police fédérale, Los Angeles, 48 heures, Die Hard, Point Break, Bad Boys II…
Tous les classiques sont cités d’une façon ou d’une autre dans ce film à l’humour irrésistible, signé Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost et dont la tendresse pour le genre fait plus que souvent flirter la parodie avec l’hommage pur et simple.
21Jump Street et 22 Jump Street, dePhil Lord et Chris Miller (2012 et 2014) : les nonos à l’attaque
À la fin des années 80, la série révélait Johnny Depp dans un rôle de jeune policier imberbe. En 2012, dans la version film, ils sont deux à endosser la lourde tâche de se faire passer pour des ados quand ils ont largement dépassé l’âge légal pour boire.
Et quels deux! Channing Tatum, hilarant en imbécile heureux, et Jonah Hill, plus que drôle en vieux-jeune dépassé par les nouvelles façons de faire dans les écoles.
Et oui, bien évidemment, comme dans toute adaptation du genre, Johnny Depp vient faire la proverbiale apparition de la vedette de la série originale
. Duo de flics, duo de films : c’est la meilleure double peine imaginable.
Zootopia, de Byron Howard et Rich Moore (2016) : la leçon d’humanisme à poils
En 2016, Disney frappe un grand coup avec Zootopia, qui, sous ses dehors de comédie pimpante et colorée, se révèle aussi une formidable ode au vivre-ensemble harmonieux.
Porteur de ce beau message d’espoir, encore pimenté d’une touche de féminisme 101 et qui s’exprime à travers une enquête sur la disparition de 14 prédateurs , le duo improbable et mal assorti, comme l’exige le genre, est composé de la lapine Judy Hopps, qui, contre la tradition familiale, est devenue policière, et d’un rusé renard aussi malhonnête qu’il a grand cœur, Nick Wilde. Et sans mièvrerie, avec humour, tous les préjugés tomberont, un à un, même ceux que l’on croyait trop enracinés pour bouger.
L’arme fatale 1, 2, 3 et 4,de Richard Donner (1987, 1989, 1992 et 1998) : le classique
Ils n’ont bien sûr pas inventé le genre (on peut citer par exemple La cité sans voiles de Jules Dassin en 1948), mais la combinaison Mel Gibson en jeune freluquet qui n’en fait qu’à sa tête, Danny Glover en vieux flic désabusé qui n’attend que l’heure de sa retraite, réalisation dynamique et scénario bourré de répliques cultes et d’autant de rebondissements pop a certainement posé les bases qui ont défini ce qui allait (ou non) se faire par la suite.
Et puis, des films où se disent des choses comme "La vérité, c’est que Dieu me déteste" ou "Eh bien, fais comme moi, rends-lui la monnaie" ne peuvent pas être tout à fait mauvais!
Bon cop, bad cop 2, à voir sur ICI Télé le vendredi 3 mai, à 23 h 05
La bande-annonce (source : YouTube)