L’histoire des sages-femmes en est avant tout une de luttes féministes. C’est ce qu’on apprend au fil du documentaire. Selon Andrée Rivard, historienne et écrivaine qui y témoigne, un des problèmes que les femmes ont connus au 20e siècle, c’est qu’en étant exclusivement guidées vers les médecins, elles ont été coupées des autres femmes de leur entourage, qui auraient pu les aider. Selon l’historienne, autrice de l’ouvrage Histoire de l’accouchement dans un Québec moderne, si ces savoirs-là avaient été transmis de mère en fille, les femmes auraient eu moins peur. 

J’ai l’impression qu’on s’est fait voler nos accouchements, parce qu’on nous a imposé un modèle unique d’accouchement et à cause de l’absence de liberté. On n’a pas eu accès à d’autres services que ceux médicaux.

En suivant plusieurs sages-femmes auprès des parents et des nouveau-nés qu'elles accompagnent, la réalisatrice dévoile une réalité insoupçonnée. Selon l’OMS, 85 % des accouchements dans le monde pourraient être pris en charge de façon sécuritaire par des sages-femmes. Pourtant, ce n’est pas si simple. Les parents qui veulent y avoir accès au Québec font encore face à de la résistance. 

De la Mauricie au Québec, en passant par la Gaspésie et Vancouver avec un arrêt dans la communauté crie de Chisasibi, la réalisatrice dresse un portrait de la situation au Canada. Elle fait la preuve que mettre un enfant au monde est une expérience unique et que les femmes devraient pouvoir décider avec qui et où elles donnent la vie.