Actuellement,
au Québec, il existe plus d'une centaine de groupes
de musique traditionnelle. Les amateurs sont nombreux
et jeunes. Dans la foulée de ce regain d'intérêt
pour le folklore, les soirées de contes connaissent
un succès retentissant auprès d'un public
élevé devant l'ordinateur et les jeux vidéos.
Les
soirées de danse font salle comble au cur
du Plateau Mont-Royal, le quartier le plus « in »
de la métropole. La vague traditionnelle a entraîné
les jeunes vers des rigodons et des sets carrés.
Participants à ces soirées,
Marilène et Jimmy sont loin de se trouver « quétaines » :
« Quand je disais, ce
matin, à mes amis : Ce soir, on va danser
du set carré, au lieu de me dire : Hein,
qu'est-ce que tu vas faire là?, ils m'ont
dit : C'est bien le fun, tu m'avertiras la
prochaine fois! »
Fred
Pellerin est un conteur extrêmement populaire.
Il réussit à gagner sa vie en racontant
ses histoires dans les écoles et sur scène.
Un métier inusité qui s'est imposé
à lui tout naturellement. « Je me
faisais engager comme chansonnier mais je savais quatre
"tounes"! Je "pétais de la broue"
et je contais des histoires. Ce qui m'a amené à
devenir conteur! »
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Pour ses
contes, Fred Pellerin s'inspire des petites
histoires des habitants de son village de
la Mauricie.
« Un
peu plus loin, il y a la maison à
Roméo Bellemarre : il y en avait
qui étaient peignés comme
des dessous de bras! » -
Fred Pellerin, conteur
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Le
désir de retrouver ses racines
« Pour
moi, on n'est plus dans un folklore étouffé,
mais dans un folklore qui revit, qui se régénère. »
- Jean-Marc
Massy, conteur et organisateur de soirées de contes
Le
métissage culturel dont parle Jean-Marc Massy
est une conséquence de la mondialisation. Mais
qui dit mondialisation dit aussi danger d'uniformisation.
C'est en réaction à ce phénomène
que plusieurs jeunes recherchent maintenant leurs racines.
C'est, en tout cas, l'opinion de Gilles Garant, qui
a mis sur pied les veillées de danse du Plateau :
« Dans le phénomène de la mondialisation,
dans le nivellement des cultures, il y a une volonté
d'appartenance, [
] les racines, les sources, la
vitalité, entendre conter quelqu'un. »
« On
sent vraiment que c'est un besoin impérieux en
ce moment de savoir d'où [on vient]. J'ai l'impression
que, pour la plupart des jeunes, en ce moment, c'est la
même chose, surtout dans le contexte de la mondialisation.
Parce qu'on ne veut pas perdre nos racines. »
- Marliène, participante
aux veillées de danse du Plateau
Les archives, une richesse
incroyable
Les Langues fourchues,
comme les autres formations musicales, cherchent à
se distinguer par un répertoire original. Écouter
les aînés, des vieux disques ou fouiller
dans les livres, tous les moyens sont bons pour trouver
une chanson inédite!
Habitant la ville de Québec, les membres
des Batinses ont, quant à eux, à leur disposition
un endroit fabuleux pour trouver des chansons inédites :
les archives de l'Université Laval.
Ils y passent de longues heures à fouiller minutieusement
pour trouver de nouvelles sources d'inspiration.
Les archives de folklore de l'Université Laval
contiennent plus de 10 000 heures d'enregistrement
de contes, de légendes et de chansons. Quelque
1500 collecteurs, de véritables amoureux du
folklore, ont parcouru l'Amérique française
depuis 1944 pour recueillir de la bouche des aînés
les histoires et chansons de notre patrimoine.
Journaliste : Claire Frémont
Réalisateur : Jean-Louis Boudou