ACCUEIL
REPORTAGES RÉCENTS
CLAVARDAGES
COORDONNÉES
ÉQUIPE
Logo Enjeux

REPORTAGE
— 2003-02-25

LA FIN DES TYRANS


 

« La liberté, c'est presque l'ennemi de l'art en soi. »
- Edgar Fruitier

 

 

 

 

 

 

« L'objectif étant de rendre la personne avec qui l'on travaille meilleure. Et moi, comme individu, je suis meilleur si on a confiance en moi et si l'on m'aime. Point. »
- Yves Desgagnés,
metteur en scène

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Quand on fait partie de l'élite mondiale et qu'on veut être parmi les meilleurs au monde, ça demande d'être très exigeant. »
- Daniel Berthelette,
ex-entraîneur de l'équipe de water-polo du Canada

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 * Ce reportage n'est pas disponible sur Internet en raison de droits.

 


« Il y a des musiciens à qui tu ne peux pas dire : "Bonjour monsieur". Ils vont dire : appelez-moi maestro... »
- Alain Lefebvre, pianiste

 

Metteur en scène, maître de danse ou maestro, la tradition les rend seuls maîtres à bord. Le mythe veut qu'ils aient une poigne de fer pour garder le cap de l'excellence.

 

Edgar Fruitier, animateur à la radio et comédien, est reconnu comme un des plus grands amateurs de musique classique au Québec. Selon lui, les moments de grâce en musique sont souvent le fait de maestros tyranniques : « Il peut y avoir résistance bien sûr, mais il faut que le chef d'orchestre dise : si on veut avoir l'unité d'une interprétation, c'est moi qui décide. »

 


Alain Lefebvre
est un de nos grands pianistes. Il joue régulièrement avec les plus grands orchestres symphoniques du monde. Tout comme Edgar Fruitier, il a une véritable passion pour la musique. Cependant, ils ne s'entendent pas sur le reste :



« Le temps des tyrans sera totalement révolu. Et le "baveux" de nature devrait peut-être commencer à avoir un peu peur. Je pense que les choses vont changer. Les choses changent déjà. »

- Alain Lefebvre



Des durs de durs, il y en a partout. En musique, mais aussi au cinéma et au théâtre. Si le public connaît bien le côté théâtral de Paul Buissonneau, beaucoup de comédiens, eux, ont remarqué son caractère bouillant. Ce qu'il avoue. Il lui arrive d'insulter les membres d'une production :

« Je devenais furieux, je les insultais, et j'avais raison ! Ils n'ont qu'à fermer leur gueule, ils n'ont qu'à travailler comme moi je le fais! »
- Paul Buissonneau, comédien et metteur en scène

 

 

Danielle Panneton est comédienne et metteure en scène depuis presque 30 ans. Aujourd'hui, elle décide de parler au nom des comédiens condamnés à se taire devant la tyrannie de certains metteurs en scène :


« Il y a souvent une sorte d'aura culturelle qu'on installe autour de certaines personnes. Ce sont des maîtres, on ne peut pas les contredire. Ils ont le pouvoir absolu. »

- Danielle Panneton, comédienne et metteure en scène


Ce débat sur le chemin à prendre pour atteindre l'excellence n'est pas propre aux arts. On l'entend aujourd'hui partout : même chez nos plus grands athlètes, habitués à marcher au pas sous les ordres de leur entraîneur.



Le nom de Guy Lafleur est synonyme d'excellence au Québec. Il a fracassé tous les records dans les rangs juniors. Il était déjà une grande vedette lorsqu'il a été repêché au premier rang par le Canadien de Montréal. À l'époque, tous les joueurs devaient se soumettre à la discipline quasi militaire imposée par la direction du club, vedette ou pas. C'était d'ailleurs l'époque de Scotty Bowman : un instructeur considéré comme le plus dur qui soit.

 


« Il piquait les joueurs devant tout le monde, il essayait de les humilier. [...] Il n'y a pas un joueur qui l'aimait ! » - Guy Lafleur

Aujourd'hui, Scotty Bowman se défend à peine d'avoir été trop dur envers ses joueurs. Pour lui, il n'était pas là pour se faire des amis.

 


Ce débat sur les tyrans déborde largement les milieux d'élite tels que le sport et les arts. Qu'on soit au travail, à l'école ou même dans l'armée, les tyrans n'ont plus la cote.
Quant à l'excellence, on le voit, il n'y a pas de recettes miracle. S'il est vrai que cela prend des leaders, une chose est certaine : le résultat reposera toujours sur la motivation libre et volontaire d'individus rêvant d'atteindre les plus hauts sommets.


Recherchiste : Marie-Claude Pednault
Journaliste : Alain Gravel
Réalisatrice : Anne Sérode

 
 

 

 
 
© RADIO-CANADA.CA  2003
Haut de page