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REPORTAGE
— 2003-02-18

LA DANSE AU MASCULIN


 

 

 

 

« La danse est une
poésie muette »

[Simonide de Céos
, poète grec]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La danse : un minimum d'explication, un minimum d'anecdotes, et un maximum de sensations. »
[Maurice Béjart, chorégraphe français]
 

 

 


Depuis une vingtaine d'années, les garçons ont déserté la danse. Ils sont absents des cours de loisirs, des écoles de formation et, forcément, des compagnies. Dans la majorité des écoles, ils forment en moyenne 10 % de la clientèle... quand ils sont là! Louise Lapierre, qui dirige l'école du même nom à Montréal, a tout fait pour attirer la clientèle masculine.


« On a fait des expériences, on a donné 50 bourses à des garçons. Ils ont connu l'intérieur, ils aimaient ça. C'est tout le volet social à défendre à l'extérieur des cours de danse. La légitimité d'être ici. Mais ceux qui ont à poursuivre vont le faire envers et contre tous. »
- Louise Lapierre


Les préjugés

Charles-Simon a 12 ans. Il en est à sa troisième année de cours chez Louise Lapierre, toujours seul au milieu d'une vingtaine de filles. « Il me semble qu'on est là pour danser, je me concentre là-dessus! »

Charles-Simon ne cache pas qu'à son école régulière, il est perçu comme quelqu'un de « plus féminin ». Des remarques qui, dit-il, ne le blessent pas du tout.




À l'époque de Louis XIV et aux siècles suivants, la danse n'était qu'une affaire d'hommes. Les femmes y étaient totalement absentes. Aujourd'hui, les préjugés, particulièrement en ce qui concerne la danse classique, ont fait que les choses ont bien changé.

Nos jeunes danseurs aiment souvent mieux taire leur passion.




8 h 30 le matin. Marc, 14 ans, et Kyle, 16 ans, commencent leur entraînement en ballet classique à l'École supérieure de danse du Québec. Ils répètent d'abord une danse folklorique russe pour une tournée éventuelle. Rien de mieux pour se mettre en forme!

 

 

 

Tous les deux affirment être parfois victimes de préjugés au quotidien : « Dans les partys, je ne vais pas nécessairement le dire. Au Québec et au Canada, il y a des préjugés, que ce sont des "homos" qui en font, mais ce n'est pas vrai, c'est un mythe », affirme Marc.


 

Didier Chirpaz dirige l'École supérieure de danse du Québec. Lui-même danseur et père d'un jeune danseur professionnel, il comprend ce que vivent Marc et Kyle. Son école a mis sur pied des cours qui ne s'adressent qu'aux garçons.

 

« Il faut valoriser le côté physique. Pour faire des spectacles de trois heures et porter des femmes au bout des bras, il faut être extrêmement puissant. (...) Ça s'apparente à des sportifs de haut niveau par la technique et la performance. » - Didier Chirpaz

 

Un problème majeur : le recrutement

L'automne dernier, il n'y avait aucun garçon au premier niveau universitaire en danse à l'UQAM. Sylvie Pinard, directrice du département, est inquiète car les préjugés sont nombreux et la réalité n'est pas toujours rose : « Les valeurs associées à la danse contemporaine et à la danse classique sont celles d'un mouvement efféminé […], et aussi la réalité d'un salaire de crève-la-faim. Un garçon qui va dire "Je veux aller en concentration danse", les parents doivent être ouverts... »

 


Le manque de jeunes hommes dans les écoles de danse a de graves conséquences sur les compagnies de danse depuis une dizaine d'années.

Le chorégraphe Paul-André Fortier de la compagnie Fortier Danse création a effectué, à l'hiver 2002, une tournée d'auditions à travers le Canada pour recruter des danseurs et des danseuses : 115 filles se sont présentées, et seulement 5 garçons!



Promouvoir la danse chez les jeunes

Une des solutions envisagées pour changer les choses est de rapprocher la danse des gens. Dans cette optique, Paul-André Fortier, dans le cadre du programme Danse sur les routes du Québec, organise des tournées dans les écoles pour expliquer cette forme d'art aux enfants et la leur faire expérimenter.




« Il faut aller vers les jeunes et décloisonner la façon
dont on enseigne la danse... »

- Paul-André Fortier, chorégraphe

 

La situation n'est pourtant pas désespérée : les garçons reviennent à la danse. Pas par les grandes écoles ou par la scène, mais par la rue, avec les gangs : c'est le phénomène du hip-hop, du break dancing. Là, ils sont majoritaires!


Journaliste : Hélène Courchesne
Réalisatrice : Nicole Tremblay

 

Hyperliens et références

 

 

 

:: Québec Danse
Le site de la danse profesionnelle au Québec

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:: Artistes : Paul-André Fortier, chorégraphe et danseur
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:: Danse : liste d'écoles et d'associations
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