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— 2003-01-21

DÉSIR D'ÊTRE PARENT


« À chaque enfant qui naît, le monde recommence. »

[Gilbert Bécaud]


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Un couple infertile doit d'abord prendre une décision d'ordre économique : prendre le traitement le moins dispendieux. Cela n'a pas de bons sens qu'en plus d'être dans une situation moralement difficile, ils doivent faire un choix économique. »
- André Gosselin, président de l'Association québécoise pour la fertilité (DÉMÉTER)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis la première fécondation in vitro en 1978, le statut de l'embryon humain n'a cessé de poser des questions éthiques.

 

 

 


Aujourd'hui, les gens décident d'avoir des enfants beaucoup plus tard qu'avant. Mais la nature ne les aide pas toujours. Plusieurs de ces couples se tournent vers les cliniques de fertilité. À l'heure de la controverse du clonage, on pourrait croire que la fertilisation in vitro est devenue un jeu d'enfant. Or, c'est loin d'être le cas.

 

Enjeux vous raconte l'histoire de deux couples d'amis qui caressent le même rêve depuis longtemps : celui d'avoir un enfant. Au fil des années, Mario, Kathleen, Annie et Pierre ont dû faire preuve d'amour, de courage et de ténacité, car ils font partis des 330 000 couples canadiens infertiles.

 


Ils ont plus d'une fois recouru à la fécondation in vitro (FIV). Ils ont plus d'une fois connu l'échec. Un lourd choc psychologique, sans compter la perte d'un important investissement financier. Car recourir à la fécondation in vitro, ça coûte cher. Très cher.


Fécondation in vitro (FIV)

Processus au cours duquel la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde se produit dans une éprouvette. Les ovules sont prélevés des ovaires de la femme et fécondés en laboratoire. Les embryons sont ensuite transférés dans l'utérus de la femme en vue de leur implantation et de leur croissance.

 


Mario et Kathleen ont tenté trois fécondations in vitro. Les trois se sont soldées par un échec : « “Votre petit bébé est mort”. Ça ne se peut pas. Je n'avais pas eu de symptômes, de saignements, de maux de ventre, rien du tout. Il nous a laissés tous les deux avec l'écran : il n'y avait rien dans le “sac”. Là, tu te dis : je l'avais, je l'ai perdu. Avec l'adoption, tu investis 22 000 à 25 000 $, mais tu as un enfant au bout. Nous, on a investi 22 000 $ et on n'a rien. » - Kathleen

 


Depuis deux ans, le gouvernement du Québec accorde un crédit d'impôt de 30 % aux couples qui ont recours à l'insémination artificielle ou à la fécondation in vitro. L'Association québécoise pour la fertilité, DÉMÉTER, souhaite que les gouvernements paient le coût total de la fécondation in vitro.

 

L'histoire d'Annie et Pierre


Leurs amis, Annie et Pierre, sont ensemble depuis sept ans et tentent d'avoir un enfant depuis trois ans : « J'ai eu cinq grossesses depuis 1999. En fait, une à la fin 1999, puis, à tous les trois mois presque, j'ai eu une grossesse ectopique. »

 

 

Selon les spécialistes, le couple a 50 % de chances de faire une autre grossesse ectopique. C'est pourquoi ils ont décidé, à l'automne 2001, de tenter leur première fécondation in vitro. Mais l'amour n'a pas suffit. Leur première FIV s'est soldée par un échec.

« Peut-être que je n'aurai pas d'enfants, que je ne serai jamais père. (...) Tu regardes les gens autour, tes amis, même des gens que tu ne connais pas, avec leur petite poussette dans la rue, et là tu te dis : ce n'est pas sûr... » - Pierre

 

 


Le couple fait une nouvelle tentative. Quatorze jours plus tard, Annie appelle, en notre compagnie, pour avoir le résultat de son test : il est négatif. C'est la déception. Le couple se résigne : il se tourne vers l'adoption.

 

En France, les coûts de la fécondation in vitro sont payés par la sécurité sociale. Chaque année, plus de 30 000 couples tentent de concevoir un enfant à l'aide de la fécondation in vitro.

On parle même de surconsommation. Pourtant, les statistiques ne sont pas si encourageantes : seulement 18 % des femmes qui tentent une FIV accoucheront.

 

« Je crois qu'on devrait freiner. (…) On voit bien que lorsqu'il n'y a plus de parts [à payer], non seulement les gens peuvent abuser du système parce que ça ne leur coûte rien, mais en plus, ils se déresponsabilisent de ce qui leur arrive parce qu'ils sont entre les mains d'une puissance, à la fois financière et technique, qui les prend en charge. »
- Jacques Testart, père du premier bébé français conçu en éprouvette

 

« Je pense que le système de remboursement, quel que soit le cas, mériterait peut-être d'être amélioré en France. On a, par exemple, des couples qui ont quatre enfants et qui peuvent venir faire une tentative de FIV pour avoir un cinquième enfant aux frais de la sécurité sociale. Or, est-ce que c'est raisonnable? Je ne le sais pas. Mais disons que le système permet quand même de donner une égalité de chances, quels que soient les revenus, aux couples qui ont des difficultés, et cela, c'est formidable. » - François Olivennes, professeur, Groupe hospitalier Cochin, Paris


Au Québec, selon les cliniques de fertilité, les femmes, tous âges confondus, ont plus de 40 % de chances d'être enceintes à leur première fécondation in vitro. Mais on ne dit pas combien d'entre elles mènent leur grossesse à terme.

 


Journaliste : Nancy Desjardins
Réalisateur : Jean-Louis Boudou

 

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