HOMÉLIE DU 23 JANVIER 2011
3e dimanche du temps ordinaire « A »

PAROISSE NOTRE-DAME-DE-LA-PAIX
Moncton, Nouveau-Brunswick

Président de l'assemblée :
Père Ulysse LeBlanc

 

Lecture du livre d'Isaïe (Is 8,23b-9,3)
Psaume 26 (27)
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co, 1,10-13)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (4. 12-17)

Soeurs et frères,

Nous vivons notre année liturgique sous le grand thème : « Prenez courage! » Et depuis Noël, nous disons : « Prenez courage! Dieu est parmi nous ». Dans bien des circonstances, dans la vie de l'Église comme dans la vie de chaque jour, nous avons besoin de nous rappeler de cette réalité qui est au coeur de notre foi chrétienne.

Du 18 au 25 janvier, les diverses Églises chrétiennes sont invitées à prier pour l'unité de l'Église. Nous pouvons nous demander si l'unité se fera un jour. Mais nous ne pouvons douter qu'elle fait partie du Royaume. Dieu la réalisera comme il le voudra, peut-être pas selon notre conception, mais il ne la fera pas sans nous.

Comme introduction au discours de Benoît XVI aux pèlerins à Rome, mercredi de cette semaine, on a proclamé comme Parole de Dieu, le passage des Actes des Apôtres, en 2,42, qui décrit l'expérience de la première communauté chrétienne de Jérusalem : « Ils étaient fidèles à écouter l'enseignement des apôtres, à vivre en communion fraternelle, à la fraction du pain et à la participation aux prières ». Ce sont là les quatre piliers des piliers de notre foi. Cette description reste le modèle de la communauté idéale. Or nous le savons, ce ne fut pas très long avant que les discordes et les divisions commencent.

Nous en avons un exemple dans la deuxième lecture de ce jour, lecture tirée de la deuxième lettre de Paul à l'Église de Corinthe. Sept ans après avoir fondé une communauté chrétienne dans cette ville, Paul doit leur écrire pour y dénoncer les disputes qui divisent déjà les chrétiens : chacun de vous, dit-il, prend parti en disant : « Moi, j'appartiens à Paul, moi à Pierre, moi à Apollos ou bien au Christ ». « Mais, écrit-il, le Christ est-il donc divisé? »

Le pape réaffirme que les quatre caractéristiques fondamentales de l'unité, i.e. les quatre piliers de la foi demeurent les mêmes que dans Actes 2,42, et il affirme qu'ils demeurent le seul fondement possible sur lequel on peut progresser dans la recherche de l'unité visible de l'Église.

Les deux autres textes de la Parole de Dieu proclamés en ce dimanche, le texte tiré du prophète Isaïe et celui de l'Évangile, ont des accents de Nöel, qui présentent Jésus comme la grande lumière qui resplendit sur le monde et en dissipe les ténèbres. Et Jésus reprend l'appel de Jean Baptiste, lorsqu'il se met à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume de Dieu est tout proche ».

La semaine de prières pour l'unité chrétienne veut nous faire prendre conscience que les divisions dans l'Église sont une source de scandale. Celui qui est venu de la part de Dieu, Jésus, le Christ, ne peut être divisé, lui qui est venu pour rassembler. Benoît XVI exprime un regret particulièrement vif : celui de l'impossibilité de partager la même table eucharistique. Dans la société, la table reste l'un des grands signes de l'unité. Or voici que les chrétiens et chrétiennes ne peuvent plus s'asseoir autour de la même table.

Pour notre semaine de prières pour l'unité chrétienne, on nous a proposé comme thème le premier des piliers de la foi : la fidélité à l'enseignement des apôtres et qu'on a formulé ainsi : « Unis dans l'enseignement des apôtres ». C'est la base de notre engagement comme ce fut celle des premiers chrétiens. La Parole de Dieu proclamée dans toute sa pureté, sans parti pris, sans recherche d'un intérêt personnel constitue l'entrée dans la foi de l'Église. Cette Parole, la parole d'un Dieu qui a parlé, la Parole d'un Dieu qui s'est dit, d'un Dieu qui veut rassembler les humains dans ce qu'on appelle le Royaume, doit encore être proclamée aujourd'hui. Et elle doit être proclamée en l'Église.

Notre pape nous rappelle que l'Église n'est pas le simple produit de l'action humaine, mais elle est un don de Dieu. Nous ne construisons pas nous-mêmes l'unité, mais c'est Dieu qui la construit. L'Église, c'est l'Église de Dieu, non la nôtre.

Il nous faut rester lucides. Devant les difficultés que traverse notre Église et notre monde, il n'est pas toujours facile de croire que nous avançons vers la lumière du Royaume.

Dans notre représentation de la thématique, nous avons pris une des images de l'Église, celle d'un bateau qui s'avance sur la mer, parfois calme, parfois déchaînée. Mais l'Esprit ne cesse de l'animer de son souffle, de l'inviter à avancer.

Nous les chrétiens et chrétiennes, nous devons nous dire que parmi les moyens pour progresser vers l'unité dans l'Église, il y a :

  • La conviction profonde que Dieu qui nous aime s'est fait l'un de nous et demeure avec nous.
     
  • Que son Esprit continue d'animer l'Église et à susciter une réflexion et des initiatives favorisant l'unité.
     
  • Qu'en tant que disciples de Jésus, en tant que membres de l'Église, notre prière doit se joindre à celles des autres chrétiens et chrétiennes pour demander que le désir de Jésus se réalise, pour que nous soyons un en Lui, afin que le monde croit en Lui et se laisse transformer par Lui.

Unis dans l'enseignement des apôtres, prenons courage : Dieu est parmi nous. Soyons fidèles au souffle de l'Esprit. Soyons de vrais témoins!

Amen.

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