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HOMÉLIE DU 23 MAI 2010 PAROISSE TRÈS-SAINTE-TRINITÉ Président de l'assemblée : Lectures : En ce dimanche, nous célébrons la Pentecôte, la venue de l'Esprit de Dieu que Jésus avait promis à ses disciples. Avec l'Esprit, que nous pouvons appeler le Vent ou encore le Souffle de Dieu, tout change. Les apôtres, si craintifs et qui se cachaient par peur des Juifs, sont sur la place publique et trouvent les mots pour parler de Jésus avec conviction aux foules venues de partout. La Pentecôte, c'est l'inverse de Babel, le contraire de la confusion. Tous comprennent dans leur langue le message annoncé par les Apôtres. L'Esprit, c'est le Dieu Créateur de l'unité et l'artisan de la communion entre les humains. Depuis cet événement si extraordinaire à l'origine de l'Église, est-ce que l'Esprit s'est retiré? Aurait-il abandonné l'Église à elle-même? Manquerait-il de souffle? Mais non, c'est peut-être nous qui refusons d'être dans le vent de Dieu. « Être dans le vent », l'expression signifie être de son temps, être à la pointe des nouveautés, être à la mode. Les chrétiens et les chrétiennes n'ont certes pas à se plier à toutes les idées et aux façons de faire du jour. Nous avons nos convictions enracinées dans l'Évangile. Nous sommes membres d'une Église qui a une longue histoire. Mais d'autre part, nous avons la responsabilité de répondre aux défis actuels, de faire du neuf, de témoigner de l'Évangile dans les mots d'aujourd'hui. Pourquoi ne pas être dans le Vent, celui de l'Esprit créateur qui renouvelle la face de la terre, de l'Esprit de vérité, de l'Esprit de la Pentecôte qui transforme les disciples et les lance sur tous les chemins du monde? À la Pentecôte, l'Esprit est donné avec éclat aux Apôtres et aussi, notons-le bien, aux gens de diverses nations venus à Jérusalem. Aujourd'hui encore, l'Esprit est donné aux responsables dans l'Église mais aussi à tous les baptisés et à toutes les personnes de bonne volonté. L'Esprit est à l'oeuvre chez ces chrétiens et ces chrétiennes qui mettent leurs voiles au grand vent de Dieu. Oui, l'Esprit souffle sur ces hommes et ces femmes qui partent à l'étranger pour rendre service et qui se donnent beaucoup de peine à apprendre une nouvelle langue pour parler de Jésus. Il souffle sur ces gens qui consacrent de leur temps, souvent leur temps de loisir, à oeuvrer avec discrétion dans des services auprès des pauvres, des malades et des rejetés de la société. Il souffle sur vous, les parents et grands-parents, qui tenez tant à donner à vos enfants le meilleur de vous-mêmes et à leur transmettre les valeurs chrétiennes. Il souffle sur vous qui êtes impliqués dans la catéchèse des sacrements de l'initiation et la liturgie du dimanche. Il souffle encore sur vous les jeunes qui avez le souci de partager, de lutter contre les préjugés raciaux et autres, d'avoir des préoccupations écologiques. Nous le constatons. L'Esprit est toujours à l'oeuvre, sans trop de bruit, dans la société et dans l'Église. Ne nous mettons pas à l'abri de nos habitudes et de nos idées arrêtées. Au contraire, hissons nos voiles et laissons l'Esprit souffler. Qu'il nous donne le goût d'aller au loin, au plus intime de nos coeurs. Qu'il chasse les nuages noirs de la tempête. Qu'il enlève la poussière accumulée sur nos institutions. Qu'il nous ouvre de nouveaux horizons d'avenir. N'est-il pas le Dieu des commencements et des recommencements? Le renouveau de l'Église et aussi de la société exige de profonds changements de structures et de mentalités. Mais il ne peut se faire sans que nos coeurs soient transformés. Et cela, seul l'Esprit de Dieu peut le réaliser. Laissons l'Esprit nous envahir. C'est lui qui nous fait fils et filles de Dieu le Père. C'est lui qui transforme le pain et le vin, fruit de la terre et de nos mains, qui deviennent le Corps et le Sang du Christ ressuscité. C'est lui qui nous rassemble en un seul Corps, le Corps du Christ, qui est l'Église du bon « vent » de la Pentecôte. << | index des homélies | >> |
