|
HOMÉLIE DU 24 DÉCEMBRE 2009 ÉGLISE SAINTE-MADELEINE D'OUTREMONT Président de l'assemblée : Lectures : Encore une fois, Noël est bel et bien au rendez-vous! Oui, encore une fois, comme ces anges de ce récit de la nativité nous invitant à être porteurs de bonnes nouvelles, de réconfort et de joie, ces beaux enfants qui viennent de nous mimer cette crèche vivante, ainsi que ces chantres et ces choristes qui savent si bien nous réjouir le coeur et nous rendre peut-être aussi un peu nostalgiques, et bien tout ce beau monde, nous invitent à dépasser nos réticences et nos idées préconçues afin qu'ensemble, ce soir, nous sachions sans fausse gêne célébrer cette espérance et surtout cette foi, cette reconnaissance et cette gratitude qui donnent tout son sens à notre présence en cette église auprès de cet enfant de la crèche qui nous invite à la fraternité, à la joie partagée, rayonnante et surtout contagieuse! Oui, riches de cette belle tradition et de ce folklore qui l'accompagnent et qui savent si bien soutenir et exprimer cette joie et cette paix que nous souhaitons pour tous les peuples de la terre, et bien, de tous les horizons, comme Marie et Joseph, vous vous êtes mis en route! Oui, malgré les difficultés et les efforts que vous aviez à surmonter, et comme les bergers encore tout étonnés de cette réalisation de la promesse de Dieu depuis longtemps annoncée par les prophètes comme l'a souligné Isaïe, vous avez su répondre en grand nombre à cette invitation de venir célébrer et chanter dans la simplicité du coeur, cette fête de l'Emmanuel, de ce Dieu qui s'est fait l'un de nous. Et souvenons-nous, à cette époque biblique, les bergers, étaient pauvres, méprisés, exclus, parce que leur métier était considéré comme un métier de voleurs. Ils ressemblent par exemple entre autres, à ceux et celles d'entre nous qui, pour toutes sortes de raisons, ne se sentent pas les bienvenus dans l'église et y sont plutôt mal à l'aise. Un peu à l'image de cette nuit à Bethléem où ignorant ce qui se passait, la population ne se rendait pas compte de cette arrivée de Dieu dans notre monde, au coeur de tous ces préparatifs où nous en avons peut-être nous aussi oublié la source et la raison même de cette joie que nous célébrons ce soir à savoir qu'à travers le silence de la nuit, dans la plus simple expression telle que nous le présente l'évangéliste Luc, déposé dans une mangeoire, cet enfant Jésus dans sa fragilité, saura attirer tous nos regards et nous inviter à retrouver l'essentiel et surtout à savoir reconnaître que malgré nos pauvretés, nos stérilités et nos froideurs de tous genres, notre coeur sera pour ce soir et pour tout ce temps de Noël, ce berceau qui saura réchauffer et prendre soin de Jésus qui ne demande qu'à nous combler de sa force d'aimer et de sa joie à partager. En effet, on ne peut rester insensible au fait que certains d'entre nous risquent de se contenter de regarder les vitrines et d'avoir le coeur un peu plus serré que d'habitude, malgré tous les gestes de générosité qui se multiplient ces jours-ci. Vous savez, même si certains regrettent les Noëls d'autrefois; il n'empêche que Noël nous apprend à regarder au-delà des décors clinquants, pour découvrir l'authentique réalité des êtres et des choses. Noël décape nos vernis d'apparences et nous ouvre à la misère des autres et des plus petits. A Noël, Dieu ne vient pas nous rassurer par de belles paroles : il se fait silence! Il ne nous propose pas un voyage de rêve : il naît au cours d'un voyage. Célébrer ensemble Noël au coeur de la nuit, c'est pour nous l'occasion de partager notre désir sincère de réajuster notre façon de voir la vie pour mieux reconnaître et mieux goûter comment l'Amour de Dieu est plus fort que nos déceptions, nos révoltes et nos échecs. Oui, comment retrouver et vivre le véritable esprit de Noël, l'émerveillement et la tendresse de Noël... si on refuse d'aimer, de pardonner, si on se garde de partager avec bon coeur? Comment faire sienne aussi la joie de Noël... si on reste tourné sur son bien-être, sur sa réputation et sur ses privilèges alors que tant de cris, tant de larmes surgissent de toute part et ne demandent qu'un sourire ou un simple geste de notre part afin de reprendre goût à la vie? Oui, on s'en rend compte facilement, la qualité de nos coeurs conditionnera la qualité de nos retrouvailles et de nos célébrations durant le temps des Fêtes. Peut-être l'avons-nous un peu oublié. Il ne reste alors qu'un souhait à nous exprimer les uns aux autres : celui que nos coeurs se réchauffent un peu, qu'ils se laissent un peu ébranler par l'amour que Dieu nous porte... Nous vivrons alors d'une autre façon le Noël de cette année! Que cette eucharistie soutienne notre désir de regarder notre vie à la lumière de Noël pour y découvrir ce qu'elle a de merveilleux! Ainsi, saurons-nous mieux communiquer la joie et la paix de Noël, là où nous sommes. Ainsi l'enfant de Bethléem pourra prendre corps en nous. Joyeux Noël à tous! Amen! << | index des homélies | >> |
