HOMÉLIE DU 30 novembre 2008
1er dimanche de l'Avent B

PAROISSE LA NATIVITÉ DE LA SAINTE-VIERGE
La Prairie, Québec

Président de l'assemblée :
Réjean Poirier, prêtre

Isaïe (63, 16b-17.19b; 64, 2b-7)
Corinthiens (1,3-9)
Saint Marc (13, 33-47)

Qui parmi nous n'a pas fait l'expérience de veiller. Veiller auprès de quelqu'un qui est gravement malade; veiller parce que notre adolescent n'est pas encore revenu à la maison et qu'il est 2 heures du matin; veiller tard parce qu'on fait une grande fête de famille à l'occasion d'un 50e anniversaire de mariage. Quand on veille, on essaie de rester le plus possible réveillé et de ne pas tomber endormi.

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur nous dit à quatre reprises « veillez ». Mais pourquoi nous demande-t-il de veiller. « Veillez, dit-il, car vous ne savez pas quand viendra le moment. »

Ce temps de l'Avent est un moment important. Et la liturgie nous invite à nous rappeler non seulement que Dieu est venu dans le monde par la naissance de Jésus que nous célébrerons à Noël, mais aussi que le Christ est encore bien vivant au milieu de nous, même si nous pouvons à certains jours en douter quand nous sommes témoins du mal et de la violence qui existent dans le monde et autour de nous.

Et c'est pourquoi ce temps de l'Avent nous invite à être des veilleurs, des guetteurs d'espérance, à rester aux aguets. Un temps où nous sommes invités à relever la tête, à regarder plus loin, à avoir de la perspective.

Le marcheur de randonnée pédestre qui n'a les yeux fixés que sur le sentier, ne voit pas la beauté du paysage qui l'entoure. Le skieur qui ne regarde que le bout de ses skis lors de la descente, parce qu'il a peur de tomber, ne voit pas les sapins chargés de neige qui agréementent le décor.

Le guetteur d'espérance est celui qui a de la perspective. Au Moyen Âge, le guetteur du haut de sa tour de garde voyait venir de loin le maître qui revenait au château, ou l'envahisseur qui venait attaquer, ou le messager qui apportait des nouvelles d'une autre région.

Dans notre monde d'aujourd'hui nous avons besoin de guetteurs d'espérance qui savent au-delà des apparences, de la simplicité ou de l'ordinaire du quotidien, reconnaître des gestes qui engendrent la solidarité, des gestes qui mettent en lumière la dignité de toute personne.

La Guignolée qui se vivra bientôt un peu partout, en paroisse et dans les diverses municipalités, est un bel exemple d'espérance, de solidarité, de dignité. Cette grande opération de la Guignolée qui durera en tout près d'un mois et qui mobilisera des milliers de personnes, est plus qu'une tradition du temps des Fêtes. Les personnes qui s'y impliquent et qui sont à leur manière des guetteurs d'espérance, croient que la vie vaut la peine d'être vécue malgré sa part d'ombres et de difficultés. Ils croient qu'on doit lutter contre ce fléau de la pauvreté, qu'on doit être vigilant et que le partage est un moyen nécesaire afin d'exprimer notre solidarité avec les plus démunis.

Parmi ces guetteurs d'espérance, certains au nom de leur foi révéleront que le fait de partager rejoint aussi le message de l'Évangile où Jésus a dit : « J'ai eu faim et tu m'as donné à manger… tout ce que tu as fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que tu l'as fait. » (Mt 25, 35 et 40).

Qui acceptera durant ce temps de l'Avent d'être des guetteurs d'espérance, révélant que le Christ agit encore aujourd'hui par son Esprit dans le coeur des personnes? Qui sera signe que le Christ viendra à la fin des temps, vainqueur du mal pour toujours?

Je compte sur vous; mais c'est surtout le Christ qui compte sur nous.

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