HOMÉLIE DU 20 JUILLET 2008
16e dimanche du temps ordinaire A

PAROISSE NOTRE-DAME-DE-L'IMMACULÉE-CONCEPTION
Laterrière, Québec

Président:
Mgr André Rivest, évêque

Sagesse (12, 13.16-19)
Romains (8, 26-27)
Saint Matthieu (13, 24-30)

Comme un bon pédagogue, Jésus continue à mettre son message à notre portée en utilisant des images concrètes de la nature. Aujourd'hui, il prend l'exemple que tout bon jardinier connaît bien: on ne sarcle pas la mauvaise herbe dans notre jardin ou notre plate-bande à moins d'être sûr qu'on n'arrachera pas en même temps nos jeunes pousses de légumes ou de fleurs. Il faut attendre que les plants aient grandi suffisamment avant d'agir. C'est le sens de la réponse du maître de la parabole à ses serviteurs qui s'offrent à enlever l'ivraie semé au milieu du bon grain par un ennemi. Il ne faut pas risquer de tout détruire; au contraire, dit Jésus : « Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ».

Il faut accepter que pousse ensemble la mauvaise herbe c'est-à-dire ce qui est mauvais dans nos vies personnelles ou dans celle de la société et le bon grain c'est-à-dire ce qui est promesse de bons fruits. Les parents et les véritables éducateurs savent faire confiance au potentiel des jeunes et fermer parfois les yeux sur leurs mauvais coups... Comme dit le proverbe : « Tout vient à point à qui sait attendre ». Le message de Jésus est donc une invitation à faire confiance au temps et en ce qui est bon, en ce qui est promesse de réussite plutôt que de vouloir agir trop radicalement, trop parfaitement, même avec les meilleures intentions du monde. Dans la parabole évangélique, Dieu nous donne du temps pour séparer le bien et le mal et, dans sa miséricorde, il sait nous attendre parce qu'il a confiance en nous.

Il me semble que cela rejoint l'image que le Sage de l'Ancien Testament se fait de Dieu dans la 1re Lecture : « Seigneur, toi qui prends soin de toute chose » ou encore : « toi, Seigneur, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement... » C'est ce Dieu-là que Jésus nous révèle. Nous accueillons sa Parole comme une Bonne Nouvelle, une Nouvelle qui nous libère, nous donne des ailes et nous permet de grandir comme personne, comme chrétien et chrétienne.

Notre célébration se situe aujourd'hui dans le cadre du 150e anniversaire de votre paroisse. Notre action de grâce monte vers le Seigneur pour tout ce qui a été vécu et continue à se vivre ici, à Laterrière, à travers vos familles, vos prêtres et tous ceux et celles qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour que se réalisent en ce milieu la rencontre du Christ Vivant et de votre communauté.

Les pionniers qui ont jeté les bases de votre paroisse en 1858 ont mis leur foi Deu avec l'espérance que Dieu saurait donner du temps aux générations futures pour que le bon grain de l'Évangile puisse produire son fruit, même quand il serait mêlé à l'ivraie. Il nous appartient aujourd'hui de prendre courageusement le relais, avec la même attitude de confiance qui a sa source dans la miséricorde divine. Notre défi?

Éveiller et transmettre la foi aux gens de toutes les générations en traduisant en langage actuel la Bonne Nouvelle de Jésus pour notre monde. Puissions-nous, par notre témoignage audacieux de baptisés-es, permettre aux gens de nos milieux de reconnaître l'amour de Dieu en toute chose de la vie de chaque jour.

Amen

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