HOMÉLIE DU 13 AVRIL 2008
Pâques 4

CHAPELLE DE L'INVENTION-DE-LA-SAINTE-CROIX
Montréal, Québec

Président de l'assemblée:
André Tiphane, prêtre

Actes (2, 14a. 36-41)
Première lettre de saint Pierre Apôtre (2, 20b-25)
Saint Jean (10, 1-10)

Dans plusieurs secteurs, nous serons bientôt en manque de main-d'oeuvre. Il faut planifier et organiser le recrutement en conséquence...

En est-il ainsi pour ce qui regarde les vocations dans l'Église?

Chaque année, le dimanche de prière pour les vocations nous rappelle la nécessité de prier pour les vocations. Sommes-nous en campagne de recrutement?

Nous avons un tel besoin de prêtres dans notre diocèse, faut-il s'ouvrir un kiosque au salon de l'emploi pour recruter des volontaires? Il nous faut de nouveaux religieux pour assurer l'évangélisation dans tel secteur de notre voisinage: venez combler notre besoin! Des instituts séculiers de vie consacrée ont besoin de nouveaux membres: devrions-nous faire paraître une annonce dans le journal?

Notre travail n'est pas d'abord de recruter; c'est le Seigneur qui appelle.

Il est important cependant de se rappeler qu'il appelle et qu'il répond à notre prière : « Priez le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson ». C'est du coeur des communautés chrétiennes vivantes que surgiront les réponses à cet appel.

Il nous faut lutter contre la pensée dominante qui nous donne le goût d'organiser notre Église et nos paroisses comme des entreprises normales, qui recrutent à partir de ses besoins. Nous centrer sur nos propres besoins déforme notre compréhension des choses.

Par exemple, vouloir des prêtres simplement pour répondre à notre besoin d'avoir une messe le dimanche dans notre église, c'est déformer la réalité du prêtre: il n'est pas simplement là pour répondre aux besoins que personne d'autre ne peut remplir.

Centrons-nous plutôt sur notre mission: annoncer l'Évangile. Formons des communautés vivantes. Le reste, c'est le travail du Seigneur: nous lui demandons de nous envoyer les ouvriers dont son Église a besoin.

Il importe que nous soyons ouverts et capables d'entendre les appels que le Seigneur lance dans notre communauté. Nous avons entendu le Christ nous dire par son Évangile : « Il les appelle chacune par son nom. » Et il en lance très souvent, des appels! Des appels pour un petit service, pour un engagement, d'autres encore pour toute la vie. Y croyons-nous?

Le Seigneur appelle:
- au mariage;
- à intervenir quand une situation injuste sévit dans notre communauté;
- à devenir prêtre;
- à aimer, quand je me trouve en face d'ennemis;
- à être diacre;
- à être présent et écoutant pour les personnes malades dans notre communauté;
- à devenir membre d'une communauté religieuse, d'un institut de vie consacrée;
- à prier, lorsque les forces me manquent pour agir autrement; merci aux groupes de prières vocationnels dans notre Église...

Le bon pasteur, c'est le Christ, venu pour que nous ayons la vie en abondance. N'ayons pas peur de le suivre!!!

Évidemment, tout n'est pas du même ordre; il est bien évident qu'un appel au mariage n'est pas à être comparé à un appel à rendre un service ponctuel. Notre attention aux vocations spécifiques ne trouve sa place que dans une recherche globale et attentive des appels de tous ordres. Répondre aux appels du Seigneur, c'est le coeur de la vie.

Le Christ appelle à sa suite des hommes qui, appelés à être prêtres, annonceront la Bonne Nouvelle à la manière du bon pasteur. Il appelle des hommes et des femmes à consacrer leur vie afin de devenir les signes vivants que se construit ici et maintenant une autre réalité: religieux, des religieuses, membres d'instituts séculiers. Soyons croyants: Il appelle! Il est important que nous apprenions à percevoir ses appels dans notre communauté et à les accueillir en nous et autour de nous.

Nous ouvrir à ses appels, c'est croire qu'il a un projet qui nous dépasse, que nous pouvons nous inscrire, chacun à notre façon, dans ce grand projet. Quand un jeune ou un enfant effectue un parcours catéchétique, lorsqu'il découvre la vie en Jésus-Christ, comment notre vie communautaire le sensibilise-t-elle aux appels de Dieu dans sa vie? Quand nous rencontrons un couple qui se prépare au don de la vie dans le mariage, est-ce que nous reconnaissons un appel du Seigneur dans leur projet d'amour? Quand notre communauté célèbre le baptême, savons-nous remercier Dieu d'appeler ainsi des gens à sa suite?

Oui, nous avons besoin de prêtres, de couples engagés dans le mariage, de religieuses et de religieux, de diacres et de laïcs consacrés.

C'est certain.
Mais élargissons notre prière et notre sensibilité; qu'elle nous aide à nous décentrer de nos besoins immédiats pour nous ouvrir à ce que le Seigneur accomplit déjà autour de nous.
Il appelle, soyons ouverts!

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