HOMÉLIE DU 15 AVRIL 2007
Pâques 2

ÉGLISE SAINT-JOACHIM
Chûte-à-Blondeau, Ontario

Président de l'assemblée :
P. Doris Laplante, C.Ss.R., v.é.
 
Homélistes :
Rachèle et Edmond Lachaîne

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Actes (5, 12-16)
Apocalypse (1, 9- 11a.12-13.17-19)
Saint Jean (20, 19-31)

D'année en année l'évangile du deuxième dimanche de PÂQUES revient nous raconter l'histoire quelque peut légendaire pour ne pas dire folklorique de Thomas, celui qui ne croit pas facilement, Thomas l'incrédule, celui qui nous rappelle qu'il n'est pas toujours facile de croire.

Pour une raison ou pour une autre, Thomas et Jésus ne se sont pas encore rencontrés depuis le fameux matin de PÂQUES où Jésus s'est manifesté, s'est montré vivant. Il a entendu dire que Jésus avait été vu par son groupe d'amis mais pour y croire vraiment il lui faut des preuves, il a besoin de voir pour croire, il lui faut mettre le doigt afin de concrétiser en sorte la présence de son maître, celui qu'on avait crucifié et que l'on avait vu vivant. Thomas est incrédule, il ne croit pas facilement mais heureusement pour lui, il est jusqu'à un certain point curieux, il veut savoir ce qui s'est passé et en plus il me semble un peu ennuyeux; il a manqué le premier rendez-vous avec son groupe, il veut les rencontrer pour parler de tout ce qu'ils ont vécu ensemble depuis les dernières années; Jésus et les siens formaient une petite communauté qui s'était donnée comme mission de changer le monde, d'établir un royaume de justice et de paix sur la terre et Thomas était l'un de ceux qui croyait vraiment à ce vent de fraîcheur que Jésus annonçait. Il a manqué le premier appel, mais une cloche continuait de sonner.

N'avons-nous pas besoin nous aussi de choses concrètes pour comprendre et réaliser le mystère de notre foi. Il serait jusqu'à un certain point absurde de croire uniquement par ce que l'Église nous dit de croire, il nous faut voir des signes de la présence du Christ vivant et agissant en nous et autour de nous. La résurrection du Christ ce n'est pas un tour de magie, ce n'est pas faire sortir un lapin de l'intérieur d'un chapeau. L'accès au Christ vivant passe par la foi partagée en communauté et non par une certaine recherche intellectuelle et pieuse. Un peu comme Thomas il est bon que nous soyons ennuyeux, que nous ayons hâte de nous rencontrer. Nous avons besoin de communion, de communiqué pour vivre la résurrection du Christ, nous avons besoin d'aller vers l'autre. Même si Thomas était en retard, qu'il avait manqué son premier rendez-vous, il avait en lui ce besoin de savoir et de partager avec son groupe, avec sa communauté.

Il ne nous est pas toujours facile de croire, la foi n'est jamais évidente. Nous avons nos incertitudes et nos questionnements devant une Église contestée pour ne pas dire carrément rejetée par moment. Nous avons nos raisons parfois de douter, l'église n'est pas sans péchés et nous non plus mais par contre nous savons tous que ce n'est pas des lois ou des réglementations que l'homme et la femme deviennent grands, mais bien dans la découverte de l'autre que nous reconnaissons comme vivant avec la conviction qu'ensemble nous pouvons vivre et être heureux. Croire au Christ ressuscité c'est voir l'amour qui s'élève au-dessus de tout et le signe le plus concret qu'il nous est donné de voir et de toucher, je le vois dans ma communauté.

C'est dans une communauté qui sait se rassembler qu'on peut expérimenter concrètement la vie selon le projet de Dieu. Notre famille, notre première communauté. Combien de personnes ont cru parce qu'elles ont reçu l'amour de leurs parents, d'autres lorsqu'elles ont senti l'amour d'un conjoint, d'une conjointe et d'autres encore ont découvert cet amour à la naissance de leur premier enfant, notre vie fraternelle, toutes ces amitiés qui nous font grandir dans la confiance, notre vie de paroisse, une autre voie par lesquelles nous participons à garder vivant et agissant le Christ ressuscité. Les projets communs que nous pouvons entreprendre et réaliser, des projets qui se soucis du bien-être de toutes et tous, voilà les signes qui nous disent que l'Esprit d'amour est bien vivant et à l'oeuvre, voilà ce qui nous invite à croire et donne sens à notre foi.

Comme chrétiens et chrétiennes nous sommes appelés à être des témoins du projet de Dieu dans le monde. Être chrétien comme disait tout à l'heure St-Jean dans sa première lettre ce n'est pas un fardeau, c'est participer à la victoire du Christ en faisant reculer le mal. Demeurons solidaires les uns des autres, continuons notre travail dans notre belle communauté de Chute-à-Blondeau. Sauvé son âme comme on disait autrefois est un fardeau, mais travailler ensemble dans le bonheur et la joie pour bâtir un règne de justice et de paix, c'est le royaume qui se concrétise aujourd'hui chez-nous.

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