HOMÉLIE DU 14 JANVIER 2007
2e dimanche du temps ordinaire

PAROISSE SAINTE-MARGUERITE-BOURGEOYS
Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
Saint-Hubert (Québec)

Président de l'assemblée:
Mgr Louis Dicaire (évêque)

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Ben Sirac (2, 1-11)
Thessaloniciens (2, 4-8)
Saint Jean (15, 9-17)

Frères et soeurs, un peu partout dans nos diocèses, on cherche des moyens pour ajuster nos dispositifs pastoraux aux réalités nouvelles de notre Église. Cela se traduit souvent par des regroupements des forces et des ressources, notamment par la création de nouveaux ensembles pastoraux. C'est ainsi qu'à partir d'un certain nombre de communautés existantes, on forme ici et là de nouvelles grandes paroisses. Comme toutes les oeuvres importantes, l'établissement d'une paroisse aux dimensions nouvelles constitue un défi considérable. Cela demande du courage, de l'esprit d'entreprise et une bonne dose de détachement.

Ici, après un an d'expérience, je pense qu'il n'est pas trop audacieux d'affirmer «mission accomplie»! Certes, le chemin a été long, il a été semé d'événements et même de difficultés qui nous ont tous marqués. Comme dans la construction d'un édifice, il y a eu des avancées et des lenteurs, mais ensemble, nous avons cherché à élaborer une réalité d'Église dans laquelle chacun pourrait se sentir accueilli, reconnu et apprécié. Peut-être avons-nous mieux compris que nos différences constituent notre richesse et qu'en nous unissant nous serions capables de construire une nouvelle réalité d'Église, de créer de nouvelles façons d'être témoins de l'Évangile, de nous encourager et de nous soutenir les uns les autres dans la réalisation d'un projet commun d'évangélisation.

Votre nouvelle paroisse a été placée sous le patronage de sainte Marguerite Bourgeoys. On peut considérer cela comme un honneur aussi bien que comme une mission, et même comme un devoir à accomplir. Cette femme, arrivée à Montréal en 1653, fut l'une des premières à expérimenter une forme inédite de la vie consacrée. Alors que les religieuses de son époque étaient tenues à demeurer dans des cloîtres, elle s'est laissée inspirer par la «vie voyagère de la Sainte-Vierge» pour devenir une religieuse sans clôture ni habit religieux.

Ainsi, prenant modèle sur Marie qui se rend auprès de sa cousine Élisabeth pour l'assister, elle a d'abord travaillé avec Jeanne Mance qui venait de fonder l'Hôtel-Dieu, le premier hôpital de la jeune colonie. Son accueil inconditionnel des malades et des pauvres lui valut très tôt la considération des premiers habitants. Son dévouement était sans limite. L'autre versant de sa mission fut l'instruction des enfants, particulièrement des petites filles. Ensuite, tout naturellement, vint la fondation de la Congrégation Notre-Dame, d'abord avec quelques compagnes venues de France, puis avec des jeunes femmes du pays.

À votre tour, vous tous et toutes qui avez à expérimenter une nouvelle façon de vivre l'Église, je vous invite, à la suite de Marguerite Bourgeoys, à demeurer ouverts à tous, spécialement aux plus petits et aux plus pauvres. Je vous invite également à demeurer attentifs à transmettre aux plus jeunes les valeurs de la foi chrétienne, vigilants à éveiller vos proches à la présence réconfortante du Christ Jésus. Il faut nous aussi demeurer attentifs à ce qui peut entraver nos progrès et devenir des causes de division. En un mot, comme Marguerite Bourgeoys, il nous faut demeurer en état de service du Seigneur et de son peuple.

Lui nous assure de son amitié, car il nous a lui-même choisis pour être ses témoins en ce monde. C'est-à-dire qu'à la suite de Jésus Christ, que nous rencontrons au milieu de nos communautés chrétiennes, nous pouvons parler et agir de manière à ce que l'action du Seigneur soit rendue visible. Parler et agir à la façon du Seigneur ou, si l'on veut. À la manière de l'Évangile, d'abord entre nous, puis avec tous ceux et celles que nous côtoyons.

Frères et soeurs, votre mission ressemble à celle de Marguerite Bourgeoys. Soyez-en fiers et laissez-vous inspirer par elle qui comme vous a mis des années avant de concrétiser ses projets. Comme elle, s'il vous arrive des difficultés ou même des revers, attachez-vous toujours davantage au Seigneur et comptez sur sa miséricorde.

Quand on vit de nouvelles expériences, il n'est pas trop étonnant d'hésiter, de douter, de poser des questions et même parfois de rouspéter. Voilà pourquoi je vous invite à toujours vous tenir proches du Seigneur. Il saura, lui, vous guider sur la route de la bonne entente, dans la sérénité, pour que vous soyez capables de persévérer sans crainte dans de nouvelles façons de «faire Église», à l'image de cette nouvelle paroisse qui sera dans chacune de ses communautés un signe efficace de la présence attentive du Seigneur. Amen!

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