Gala Québec Cinéma 2022 : nos prédictions
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Si, comme chaque année, certaines nominations étonnent tandis que les noms des gens absents retentissent presque encore plus fort, le Gala Québec Cinéma s’apprête, ce dimanche 5 juin, à couronner les films qui passeront à l’histoire. Qui de Maria Chapdelaine ou des Oiseaux ivres, en tête des nominations, l’emportera? Qui créera la surprise? On joue les Nostradamus de salon pour vous.
Pour le meilleur film, sont en nomination :
Si la logique est respectée – le film avait été choisi pour représenter le Canada aux Oscar – Les oiseaux ivres devrait l’emporter. Mais le classicisme de Maria Chapdelaine pourrait bien séduire un plus grand nombre de personnes votantes.
Entre les deux, le cœur balance? L’audace des Oiseaux ivres, et sa beauté autant que son originalité évidentes, font pencher le curseur vers le film d’Ivan Grbovic.
Pour la meilleure réalisation, sont en nomination :
- Tracey Deer pour Beans
- Sébastien Pilote pour Maria Chapdelaine
- Maxime Giroux pour Norbourg
- Ivan Grbovic pour Les oiseaux ivres
- Kaveh Nabatian pour Sin La Habana
Kaveh Nabatian aura certainement marqué l’année cinéma avec son film vivant, vibrant, sensuel et singulier. Mais la course est ici particulièrement serrée.
Et pour ménager la chèvre et le chou, il faudra peut-être placer ses billes du côté de Sébastien Pilote, qui, en donnant – à nouveau – vie au mythe Maria Chapdelaine, aura filmé avec calme et élégance un territoire autant que des racines.
Pour le meilleur scénario, sont en nomination :
- Fred Pellerin pour L’arracheuse de temps
- Tracey Deer et Meredith Vuchnich pour Beans
- Sara Mishara et Ivan Grbovic pour Les oiseaux ivres
- Kaveh Nabatian pour Sin La Habana
- Louis Godbout et Normand Corbeil pour Une révision
Soyons parfaitement honnêtes, les scénarios n’auront pas été la grande force de notre cinéma cette dernière année, plus stylisé que romanesque.
On pourra tout de même penser que l’authenticité de Beans, inspiré par l’adolescence de sa réalisatrice, Tracey Deer, touchera ceux et celles qui peuvent voter.
Pour le meilleur premier film, sont en nomination :
- Beans
- Bootlegger
- Sin La Habana
Pourquoi n’y en a-t-il que trois? C’est la question qui reste en suspens, puisque l’année 21-22 compte plus que trois premiers films…
Mais en attendant de résoudre ce mystère, on peut parier que Sin La Habana l’emportera, bien que Beans, plongée en adolescence en pleine crise d’Oka efficace et inusitée, soit un sérieux concurrent.
Pour le meilleur acteur, sont en nomination :
- Sylvain Marcel pour Aline
- Robert Naylor pour Le bruit des moteurs
- Vincent-Guillaume Otis pour Norbourg
- Patrice Robitaille pour Une révision
- Nguyen Thanh Tri pour Le meilleur pays du monde
Émouvant, complexe mais tout en retenue, Nguyen Than Tri pourrait créer la surprise. Ce serait en tout cas mérité.
Reste que le trophée risque fort d’aller à Sylvain Marcel, étonnant, touchant et drôle en Guy-Claude (René Angélil, sans le nom!) dans Aline, de Valérie Lemercier.
Pour la meilleure actrice, sont en nomination :
- Nour Belkhiria pour Une révision
- Émilie Bierre pour Le guide de la famille parfaite
- Pascale Bussières pour Bootlegger
- Danielle Fichaud pour Aline
- Hélène Florent pour Les oiseaux ivres
Certes, Pascale Bussières est parfaite en trafiquante d’alcool dans Bootlegger. Mais histoire de fêter le record (être nommée la même année dans deux catégories pour deux films différents, cela n’arrive pas tous les jours),
le vote ira à Hélène Florent – par ailleurs nommée pour Maria Chapdelaine –, dont la présence solide, subtile et vulnérable illumine Les oiseaux ivres.
Pour la révélation de l’année, sont en nomination :
- Yonah Acosta Gonzales pour Sin La Habana
- Rainbow Dickerson pour Beans
- Jorge Antonio Guerrero pour Les oiseaux ivres
- Sara Montpetit pour Maria Chapdelaine
- Kiawentiio Tarbell pour Beans
Quel beau prix. Peut-être celui qu’on a le plus envie de suivre cette année tant il révèle en effet nouveaux visages, nouvelles identités, nouveaux paysages.
Mais comme il faut choisir, le cœur optera pour Yonah Acosta Gonzales, dont l’interprétation riche, sensuelle et multidimensionnelle fait du danseur cubain de Sin La Habana un personnage particulièrement complexe et attachant.
Pour la meilleure direction photo, sont en nomination :
- Michel La Veaux pour Maria Chapdelaine
- Sara Mishara pour Les oiseaux ivres
- Sara Mishara pour Norbourg
- Simran Dewan pour Nulle trace
- Steve Asselin pour L’arracheuse de temps
Si les autres ne déméritent pas (il faut souligner le travail remarquable de Simran Dewan sur le noir et blanc de Nulle trace), reste que Sara Mishara n’est pas en nomination deux fois cette année par hasard. Sa maîtrise des univers qu’elle met en lumière, tant urbains que ruraux, ensoleillés que nocturnes, est impressionnante.
Mais la photographie des Oiseaux ivres, texturée et riche, reposant sur quelques compositions sublimes, est assurément une des réussites de l’année. L’Iris ne devrait pas lui échapper.
Pour le meilleur documentaire, sont en nomination :
- Archipel, de Félix Dufour-Laperrière
- Comme une vague, de Marie-Julie Dallaire
- Dehors Serge dehors, de Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe
- Rumba Rules : nouvelles généalogies, de Sammy Baloji et David N. Bernatchez
Parce qu’ils ont réconcilié les cinéphiles avec ce qu’il peut y avoir de beau et de généreux dans l’humanité (après deux années où, disons-le, nous avons pu en douter), Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe méritent cet Iris.
Car leur film, plein de compassion et de bienveillance, est d’abord et avant tout une lettre d’amour à ceux et celles qui, parfois sans le souhaiter, se retrouvent proches aidants ou proches aidantes, et déploient, dans l’ombre, des trésors de bonté pour aider.
Compléments:
Le Gala Québec Cinéma sera présenté dimanche 5 juin, à 20 h sur ICI Télé.