Cinq musiques inoubliables d’Ennio Morricone
Le mythique compositeur de musiques de film s’est éteint aujourd’hui à Rome, à 91 ans.
Le mythique compositeur de musiques de film s’est éteint aujourd’hui à Rome, à 91 ans.
Il est peut-être l’un des compositeurs de musiques de film les plus célèbres, si ce n’est le plus célèbre. En souvenir de son apport inestimable à l’histoire du cinéma (sa musique incomparable a accompagné près de 500 films), nous revenons sur cinq musiques de film inoubliables qu’il nous laisse.
Pour une poignée de dollars (Sergio Leone, 1964)
Indissociable du cinéma de Sergio Leone, auquel sa musique a donné ampleur, relief et poids mythique, Ennio Morricone a entamé cette collaboration légendaire avec le western spaghetti Pour une poignée de dollars (sous un pseudonyme à consonance américaine, ce que les producteurs estimaient plus vendeur!). Cloches, sifflements du vent, coups de fouet, mais aussi trompettes et guitare : Morricone utilise tout ce qui est à sa disposition pour fondre sa musique dans le décor et en faire un véritable personnage (comme dans toutes ses collaborations avec Leone, dont Et pour quelques dollars de plus ou Le bon, la brute et le truand).
Mission (Roland Joffé, 1986)
Palme d’or 1986, cette plongée au cœur de la conscience de Jésuites qui, au 18e siècle, sont forcés d’abandonner leur mission en Amérique du Sud compte pour beaucoup sur la musique lyrique et spirituelle composée par Morricone. Ouverte et diversifiée, elle colore autant par ses chorales liturgiques que par ses percussions les différentes cultures du film, avec une sensibilité et une poésie rares. Une preuve que la musique est parfois bel et bien ce qui nous connecte au divin.
Les incorruptibles (Brian de Palma, 1987)
Si la tendresse et le lyrisme ont marqué les tonalités des musiques de Morricone, ce dernier a aussi su accompagner la nervosité prenante de ce thriller revenant sur la lutte entre le caïd Al Capone et l’agent Eliott Ness. Le compositeur retrouvera le cinéaste par la suite (notamment pour Mission to Mars), mais cette première collaboration laissait à Morricone tout le soin de traduire en musique cette ambiance haletante et spectaculaire.
Cinema Paradiso (Giuseppe Tornatore, 1988)
L’enfance, la Sicile, l’amour, l’amitié et… le cinéma : plus sentimentale que jamais, la musique d’Ennio Morricone accompagne ce film-hommage au 7e art. Impossible, devant ce petit bijou de film tendre et nostalgique, de ne pas comprendre comment la musique est, au cinéma, l’un des plus efficaces ressorts à émotion qui existent. Sortez les mouchoirs!
Les huit salopards (Quentin Tarantino, 2015)
Si Tarantino a toujours puisé ses inspirations au sein même du grand cinéma mondial, sa rencontre avec Ennio Morricone, véritable légende de ce cinéma que le cinéaste aime tant, était écrite dans le ciel. Elle a eu lieu en entier en 2015 (le compositeur avait déjà composé un morceau pour le précédent Django Unchained) en offrant au musicien l’occasion de renouer avec le genre qui l’avait fait connaître : le western. Nommé plusieurs fois, lauréat d’un Oscar d’honneur, Morricone doit pourtant aux Huit salopards de remporter le seul Oscar de la meilleure musique de film de sa carrière!