L’ambition comme valeur suprême
« C’est comme un cadeau du ciel dans mon parcours. » – Éric Bruneau
Un texte de Carmen Bourque
Qu’est-ce qui mène le monde? C’est à partir de cette question qu’Éric Bruneau et Kim Lévesque-Lizotte ont écrit une histoire qui parle d’ambition et de ses répercussions sur les êtres humains.
La série Avant le crash, campée dans le monde de la finance, aurait pu l’être dans n’importe quel autre milieu.
C’est le prétexte, en fait, pour parler d’ambition, d’avancement personnel et de [jeu] de pouvoir à l’intérieur du travail, mais aussi dans le couple.
Des personnages aux nombreuses failles
Éric Bruneau, Karine Vanasse et Émile Proulx-Cloutier étaient à Tout le monde en parle pour parler de la série. Au sujet des personnages, qui sont remplis de contradictions et de failles, qui prennent souvent de mauvaises décisions et dont les couples vont mal, Guy A. Lepage se demande s’ils sont typiques de la nouvelle génération. Émile Proulx-Cloutier y voit plutôt un état de maturité de notre télévision.
Peut-être aussi qu’autrefois, […] on se pointait beaucoup vers le [perdant] sympathique, on avait beaucoup cette manie-là – il faut absolument être gentil –, alors que je pense que c’est peut-être même un signe de maturité d’être capable de tourner la caméra vers un aspect de l’humain qui a été là de tout temps, de toutes les époques, et tout à coup, on va montrer quelque chose qui n’est viscéralement pas beau, sans forcément le juger complètement. Moi, je pense que c’est même courageux de leur part d’écrire ça.
Jouer les méchants
Le personnage de François (Émile Proulx-Cloutier) n’hésite pas à trahir ses proches pour arriver à ses fins. Le comédien, lui, jubile!
Pour un acteur, c’est comme le plongeon de 10 mètres! Il y a une joie viscérale à se [lancer] dans un cadre qui t’amène dans des retranchements qui ne sont pas beaux. C’est ça qui est le fun de notre métier. […] Tout ce que le personnage fait, dit, pense, c’est sorti de la tête de l’auteur, mais toi, ta job, c’est d’investir ça de quelque chose de vrai pour que les gens y croient et pensent que t’es de même, en fait, dans la vie. C’est une joie pure, c’est un immense cadeau.
Les scènes de domination
Dans la série, François (Émile Proulx-Cloutier) et sa compagne, Évelyne (Karine Vanasse), s’adonnent à des jeux de domination au lit. Cette intimité a été tournée avec beaucoup de respect, nous assure-t-on. Les scènes ont été préparées, chorégraphiées, et elles touchent directement à l’un des thèmes de la série.
On sentait beaucoup de pudeur. Et en même temps, les scènes disaient quelque chose aussi. Elles ont été écrites pour montrer la dynamique de pouvoir.
Continuer à écrire
Est-ce que cette première incursion comme auteur a donné le goût à Éric Bruneau d’écrire à nouveau?
Oui, c’est sûr que je vais continuer à écrire. Mais je veux continuer à jouer; je suis comédien. Je ne veux pas juste faire mes projets, ce n’est pas le but. C’est très, très, très prenant [écrire], c’est long. C’est beaucoup de travail, et j’ai envie d’aller jouer d’autres univers aussi, mais si ça se peut, j’aimerais continuer à développer et écrire.
À savoir :
- C’est au dernier épisode qu’on saura à qui Marc-André (Éric Bruneau) parle quand il monologue au début et à la fin de chaque épisode.
- Denis : c’est Éric Bruneau qui a tenu à donner ce prénom au bébé de la série, parce que ça le faisait rire.
- Certaines situations de la série ont été vécues par l’auteur (on ne saura pas lesquelles!).
- Karine Vanasse, Marc Messier et Guy Nadon ont été choisis sans audition.
- Éric Bruneau et Kim Lévesque-Lizotte développent actuellement deux nouveaux épisodes à la demande du diffuseur. Y aura-t-il une nouvelle saison?
Regardez l’entrevue à Tout le monde en parle :
Regardez l’entrevue à C’est juste de la TV :
Avant le crash, le lundi à 21 h sur ICI Télé