Une bande de potes tissée serrée

Dès le début, on comprend que Marc-André, le personnage d’Éric Bruneau, a tourné le dos à sa lucrative carrière de banquier d’investissement. Il vogue de jobine en jobine et vit aux crochets de sa jeune amoureuse, étudiante et hippie sur les bords. Comment s’est-il rendu là? On le saura plus tard.

On suit également ses collègues d’université, toujours dans le milieu. François (Émile Proulx-Cloutier), qui ambitionne de devenir le prochain associé de la firme Olstrom, Évelyne (Karine Vanasse), en congé de maternité qui prépare son retour à la firme, et Patrick (Mani Soleymanlou), qui travaille aussi à la firme et qui aura des décisions importantes à prendre quant à son avenir.

Quant à Vincent (Benoît Drouin-Germain), après un épuisement professionnel dans ce milieu hyper compétitif, il a choisi de devenir fonctionnaire pour Revenu Québec. C’est un emploi beaucoup moins stressant qui le satisfait amplement. À cause de ce changement de position sociale, sa blonde, Stéphanie (Mylène Mackay), le délaisse et cesse de l’admirer. On vit beaucoup dans le regard des autres et Vincent n’y échappe pas , raconte le comédien en entrevue.

« Il va se mettre le doigt dans l’engrenage en essayant de se repartir en business pour susciter l’admiration chez l’autre, pour éprouver un sentiment de réussite. […] Il se retrouve à plonger, malgré lui, dans la performance, dans le désir de réussite, à combiner deux jobs en même temps pour impressionner les autres et vivre dans le regard des autres », poursuit-il.

Un thriller existentiel

Le réalisateur Stéphane Lapointe voit Avant le crash comme un thriller existentiel. Ça parle de l’humain maintenant sur la planète Terre. Je pense que tout le monde peut se reconnaître là-dedans.

C’est en effet une fine observation de notre société. Dans les deux premiers épisodes, on sent déjà le poids de la machine dans laquelle les personnages sont en train de mettre le pied.

C’est voulu qu’il y ait une tension. Ça va commencer à craquer, le crash s’en vient. – Stéphane Lapointe

On ne retrouvera pas dans Avant le crash la traditionnelle dualité des bons contre les méchants. Ce sera plus subtil que ça, selon les scénaristes. Chacun des personnages passe d’allié à bourreau, comme dans la vie, à différents moments du parcours. « Good people do bad things [les gens bien font de mauvaises choses] », mentionne Éric Bruneau.

« J’avais le goût de dénoncer surtout un système qui nous pousse à faire de mauvaises choses. On met beaucoup de choses de côté [famille, couple, amis] pour performer dans ce système, être valorisé, être reconnu. Les personnages veulent le bien les uns des autres, mais il y a une espèce d’individualisme qui est très encouragé dans notre société et qui fait en sorte qu’on finit par faire des actions qu'on regrette. On se lève le matin et on ne se reconnaît plus dans le miroir », dit Kim Lévesque-Lizotte.

Voyez un aperçu d'Avant le crash

Avant le crash met en vedette Éric Bruneau, Karine Vanasse, Émile Proulx-Cloutier, Mani Soleymanlou, Benoit Drouin-Germain, Myriam Fournier, Mylène Mackay, Irlande Côté, Pier Paquette, Marie-France Marcotte, Marc Messier, Juliette Gariépy, Chanel Mings, Robert Toupin, Pierre Chagnon, Guy Nadon et Annick Bergeron.

• 10 épisodes d’une heure
• Réalisation : Stéphane Lapointe (Faits divers, Lâcher prise, Tout sur moi)
• Scénario : Éric Bruneau et Kim Lévesque-Lizotte (Les Simone)
• Production : Sophie Deschênes