Sur le plateau de La Maison-Bleue : la nouvelle série de Ricardo Trogi
Trois semaines après l'annonce de la comédie La Maison-Bleue, qui sortira en mars 2020 sur ICI Tou.tv Extra, c'est dans le bureau ovale que le réalisateur Ricardo Trogi nous donnait rendez-vous avec Guy Nadon, Anne-Marie Cadieux, Anyjeanne Savaria, Geneviève Schmidt, Roger Léger et plusieurs autres comédiens de la série.
Mais que se passe-t-il donc dans cette Maison-Bleue (copie caricaturale de la Maison-Blanche) où la fibre nationaliste québécoise est poussée à l'extrême? Là où le drapeau fleurdelisé et le portrait de René Lévesque, trônent en arrière-plan et où la couleur bleue est omniprésente, notamment sur la cravate du quatrième président du Québec indépendant qui a toujours des bonbons mentholés sur son bureau?
Bureau ovale de La Maison-Bleue
Bureau ovale de La Maison-Blanche
Le maître de cérémonie Ricardo Trogi
Un des plus beaux rôles revient à Ricardo Trogi, car en plus d’être coauteur de cette série avec Daniel Savoie, il en est aussi le réalisateur. Je lui ai demandé si après ces derniers jours de tournage, il pouvait déjà me dire en quoi il est confiant.
La facture visuelle fait cinéma, dit-il. Tout est fluide. Ç’a l’air d’une production riche et de qualité. Et tout ça, je l’ai fait, car j’avais un truc en tête, c’était de filmer une comédie de façon sérieuse. Ç’a l’air un peu d’un drame.
Et la politique dans tout ça? C’est la trame de fond qui lui permet d’aller vers ce qu’il préfère : les problèmes familiaux et les situations absurdes. La politique dans la série est au service du comique.
Guy Nadon : jouer la comédie en étant sérieux
« Diaboliquement intelligent. » Ce sont les mots de Guy Nadon au sujet du réalisateur. Ricardo Trogi a un sens de la comédie qui impressionne le comédien… et qui rend son travail plus difficile. Ce dernier affirme qu’il y a toujours un fond de farce sur le plateau. Lors de certaines scènes, il n’a pu s’empêcher de rire, et il déteste faire ça pendant un tournage. Le fait d’être dans la retenue sur le plateau d’une comédie demande beaucoup d’effort.
Et quand on incarne un président, à l’ère où la population est critico-cynique à l’égard des politiciens, quand il existe des Trump et des Bolsonaro, on a quoi en tête?
Il ne faut pas avoir de buts trop abstraits quand on fait ces affaires-là, affirme Guy Nadon. Il faut être au service de l’histoire qui veut naître. Si les gens voient un président de la République débordé, parfois retardé, candide, machiavélique, si on arrive à faire apparaître la complexité humaine de quelqu’un dans une situation comme celle-là, le public qui va écouter va avoir une réflexion sur les gens qui font de la politique. Je ne suis pas là pour dire aux gens comment vivre. Moi, ma job, c’est de montrer.
Geneviève Schmidt, la gentille directrice des communications de la Maison-Bleue
La comédienne avait hâte collaborer avec Ricardo Trogi. Comme elle a un naturel comique, elle a trouvé difficile de jouer avec une certaine retenue. Au début, elle voulait toujours dire une phrase de plus pour créer un effet, mais le réalisateur la ramenait à la base de son personnage : une femme gentille, dévouée à son président. Parfois, en faire trop, ça brise l’effet comique.
Sur le plateau, elle retrouve Guy Nadon qui lui a enseigné il y a 12 ans à l’École nationale de théâtre du Canada. L’admiration qu’elle a pour lui est réelle, alors elle s’en sert dans son personnage de directrice des communications.
Mais c’est quoi l’histoire, déjà?
En 2016, Jacques Hamelin, incarné par Guy Nadon, est devenu le quatrième président de l’histoire du Québec indépendant. Aujourd’hui, il fait face à de nombreux défis, dont un de taille, celui du débat identitaire dans lequel la nation est toujours coincée, 25 ans après sa séparation acrimonieuse du Canada. La question demeure : est-ce que le Québec devrait retourner au sein du Canada?
Le président Hamelin et son entourage sont persuadés que la clé réside dans un projet susceptible de mobiliser la population, sans encore savoir lequel. Au quotidien, ils devront jongler avec les hauts et les bas de leurs vies publique et privée, les chicanes au sein du gouvernement, les péripéties dans leurs vies familiales, sans parler de la pression médiatique, des relations qu’ils entretiennent avec l’international, le Canada ou encore… un voisin désagréable.