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En profondeur

Journaliste : Florence Reinson

Mise à jour le dimanche 20 novembre 2011 à 19 h

Qui d’entre nous n’a pas déjà croisé une personne sans-abri, poussée dans la rue à la suite d’une « erreur » de parcours ? Demain, pourtant, cela pourrait bien être vous qui pousserez votre chariot d’épicerie transportant votre nouvelle misère, après un licenciement, un divorce, à la suite d’une dépression ou d’une autre épreuve de la vie que tous ne sont pas préparés à affronter.

En novembre 2010, cinq de nos journalistes s’étaient plongés dans la réalité des personnes itinérantes et s’étaient intéressés à l’être humain qui se cache derrière une carapace crasseuse. Ils avaient voulu savoir quels étaient les coups durs que la vie leur avait portés et s’étaient penchés sur les bleus et autres stigmates de ces hommes, femmes et enfants qui ont eu moins de chance qu’eux.

Un an plus tard, ces journalistes ont tenté de retrouver les itinérants qu’ils avaient rencontrés pour savoir si leur situation s’est améliorée.


Cinq villes sous la loupe

Cinq de nos journalistes se sont plongés dans la réalité des personnes itinérantes et se sont intéressés à l’être humain.

Ils se sont arrêtés sous les ponts de Vancouver, Winnipeg, Toronto, Montréal et Moncton où la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) a lancé en 2009 un projet d’envergure. Vous pourrez découvrir leurs reportages radio et télé durant la semaine du 21 au 25 novembre. Dans ce dossier, nous vous invitons à visionner les entrevues intégrales de nos journalistes, ainsi que des reportages photo, réalisés au fil de leurs déplacements, qui montrent clairement le désarroi et la solitude auxquels leurs interlocuteurs sont confrontés au quotidien.

Le visage de l'itinérance changeant d'une collectivité à l'autre, l’accent des reportages est mis sur la dépendance et la toxicomanie à Vancouver, et sur les besoins des Autochtones en milieu urbain à Winnipeg. À Toronto, les efforts se concentrent sur les besoins de divers groupes ethnoculturels, à Montréal, on explore la face cachée de l’itinérance au féminin. Enfin, à Moncton, une attention particulière est portée aux lacunes en matière de services aux anglophones et aux francophones et à l'offre de services dans une ville en pleine croissance.

Les rues du Canada, un pays riche s’il en est, n’échappent pas à l’itinérance, un phénomène en croissance que bien des sociétés préfèrent encore ignorer. Sans doute n’est-il pas facile de s’attaquer au problème, encore faut-il savoir comment s’y prendre.


Une population difficile à dénombrer

Si l'itinérance est bien visible au Canada, le pays ne dispose toutefois pas de statistiques nationales précises. Le Secrétariat national du Canada pour les sans-abri estime que ce problème touche environ 150 000 personnes, mais d’autres sources évoquent le nombre de 300 000 itinérants.

Près de la moitié des sans-abri souffriraient d’une maladie mentale, selon les derniers chiffres de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) publiés en octobre 2010. Afin de déterminer les meilleures façons d’aider les personnes itinérantes souffrant de maladie mentale, cette commission a lancé, le 23 novembre 2009, un projet de recherche novateur appelé At Home/Chez soi.

L’itinérance coûte près de 6 milliards de dollars par an en services sociaux, de santé et de justice pénale.


Pour ce faire, elle s’est inspirée du modèle éprouvé à New York, Housing First (Le logement d'abord), qui a démontré que les participants ont conservé leur logement plus longtemps, ont séjourné moins longtemps à l'hôpital, et ne seraient plus à risque de consommer de la drogue et de l'alcool.

Durant toute la durée de l’étude, qui prendra fin en 2013, quelque 1 300 sans-abri seront logés, moyennant une modeste contribution, et se verront offrir des services de santé et de l’aide sociale. Au total, près de 2 300 itinérants participeront à l’expérience et ceux qui ne seront pas logés continueront à bénéficier de la gamme de services qui leur est habituellement offerte. À l’issue des quatre années du programme, qui coûtera 110 millions de dollars au gouvernement fédéral, les deux groupes seront comparés afin de déterminer la meilleure des deux formules.

L’itinérance coûte près de 6 milliards de dollars par an en services sociaux, de santé et de justice pénale. Le coût annuel d'une incarcération dans un établissement fédéral atteint en moyenne les 90 000 $ par détenu selon le Service correctionnel du Canada.

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