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Grande manifestation pour le financement de la culture à Montréal

La comédienne Sophie Cadieux a pris la parole le 18 avril, lors de la manifestation des artistes pour dénoncer le sous-financement du milieu culturel.

La comédienne Sophie Cadieux a pris la parole lors de la manifestation du 18 avril.

Photo : Radio-Canada

Des centaines d'artistes et de professionnels de la culture se sont rassemblés jeudi après-midi pour manifester devant les bureaux du ministre québécois de la Culture, Mathieu Lacombe, à Montréal. La comédienne Sophie Cadieux et plusieurs autres ont pris la parole pour dénoncer l’insuffisance des sommes allouées à la culture dans le budget provincial 2024-2025.

L’attribution des budgets provinciaux a été votée le 12 mars dernier et ce qui a été accordé à la culture est catastrophique. Ce vote acte un renoncement du gouvernement à considérer l'importance de la culture dans un projet de société, a écrit dans un communiqué la Grande Mobilisation des artistes du Québec (GMAQ), le regroupement qui a organisé cette manifestation.

Le milieu des arts confirme que ce budget plonge l'écosystème artistique québécois – institutions, compagnies et artistes – dans une urgence absolue.

On est dans une urgence absolue en ce moment, avec la peur au ventre. Et je pèse mes mots.

Une citation de Tania Kontoyanni, présidente de l’Union des artistes

La Grande Mobilisation des artistes du Québec (GMAQ), créée en mars 2024, réunit des artistes et des travailleurs culturels en arts. Ceux-ci militent pour une augmentation du budget provincial alloué à la culture et pour une revalorisation des arts dans la société québécoise.

Le ministre Mathieu Lacombe est descendu de son bureau pour rencontrer les artistes qui manifestaient sous la pluie.

Je comprends qu’ils auraient souhaité davantage dans le budget, j’aurai aussi souhaité davantage évidemment même si on a priorisé cette demande et même si c’est un bon point de départ. C’est le premier geste, le budget. Maintenant […] le deuxième geste est de trouver des sommes à l’intérieur des budgets qui me sont impartis au ministère de la Culture pour venir bonifier davantage, a expliqué le ministre au micro de notre journaliste Louis-Philippe Ouimet.

Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, répond aux questions des journalistes au cours d'une manifestation.

Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe

Photo : Radio-Canada

100 millions de dollars sous le seuil minimal viable

Au cours des dernières semaines, plusieurs organisations du milieu des arts ont sonné l’alarme devant le manque à gagner, notamment le Conseil québécois du théâtre (CQT), l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles (RIDEAU) et le Regroupement québécois de la danse (RQD).

La GMAQ donne l’exemple du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), le plus important conseil des arts provincial du pays, qui dispose de 160,46 millions de dollars pour 2024-2025.

Au dernier exercice, avant l’inflation, le CALQ avait reçu 161,18 millions. C’est moins d’argent, et ce, en pleine période d’explosion des coûts. Surtout, c’est 100 millions de moins que ce que le milieu évalue comme un seuil minimal viable, a résumé le regroupement.

Selon celui-ci, la fin des mesures d’urgence et dégressives d’aide adoptées lors de la pandémie fait particulièrement mal à l'industrie, notamment l’aide à la billetterie, qui prendra fin le 30 juin 2024.

Un salaire médian de 17 300 $ par année

Parmi les principaux problèmes auxquels fait face le milieu culturel, la GMAQ évoque la stagnation des salaires et la hausse des coûts, notamment pour les matériaux, les assurances, le loyer et le transport.

Tout a augmenté et, dans ce temps-là, ce sont les artistes qui réduisent leurs revenus, parce qu’on a la conviction que ce qu’on fait est utile à notre société, est garant de beauté, de poésie, de réflexion, de santé démocratique, explique la présidente de l’Union des artistes (UDA), Tania Kontoyanni.

On est toujours prêts à céder sur nos propres revenus, mais là, le salaire médian d’un artiste est de 17 300 $ par année. C’est 56 % en dessous du revenu médian de la population en général (39 000 $), ajoute-t-elle en citant une étude de 2016 menée pour le Conseil des arts du Canada (CAC).

Le comédien Pierre-Luc Brillant, présent également à la manifestation, estime que les arts vivants ont été complètement oubliés par le gouvernement.

Tania Kontoyanni sourit.

Tania Kontoyanni, présidente de l'Union des artistes

Photo : Judy Servay

La manifestation a pris la forme d’un rassemblement devant les bureaux du ministère de la Culture, rue De Bleury, au centre-ville de Montréal. Parmi les personnes qui ont pris la parole, on compte la députée de Mercier, Ruba Ghazal, les acteurs Sébastien Dodge et François Casabonne ainsi que Tania Kontoyanni.

La GMAQ invitait les artistes à s'habiller en noir pendant la manifestation et à évoquer leurs projets non subventionnés en déposant des photos ou des objets sur un autel placé à l’extérieur.

Avec les informations de Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l'émission Le 15-18, et de Louis-Philippe Ouimet

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