ArchivesLes rendez-vous de Guy A. Lepage
Guy A. Lepage s'est d'abord fait connaître comme humoriste au sein du groupe Rock et Belles Oreilles.
Photo : Radio-Canada / Jean Bernier
RBO, Un gars une fille, Tout le monde en parle, des projets et émissions qui ont fait de Guy A. Lepage une personnalité incontournable de la télévision québécoise. Nos archives nous montrent comment ceux-ci ont germé et se sont inscrits dans la durée.
Guy A. Lepage s’est d’abord fait connaître comme membre du groupe humoristique Rock et Belles Oreilles (RBO) avec Richard Z. Sirois, Yves P. Pelletier, Bruno B. Landry et André D. Ducharme.
Né dans les années 1980, le groupe a fait sa marque dans le milieu de l’humour au Québec à la radio, sur la scène, puis au petit écran.
L’aventure RBO
Livraison spéciale, 10 mars 1993
Vers quel âge as-tu attrapé le feu sauvage de l’humour
, demande l’animateur Claude Legault à Guy A. Lepage dans le cadre de l’émission Livraison spéciale du 10 mars 1993.
En 1993, Rock et Belles Oreilles roule déjà depuis douze ans. Guy A. Lepage raconte à l’animateur comment le groupe s’est créé dans le cadre d’un projet qui semblait bien éphémère : un stage en radio en tant qu’étudiants en communication à l’UQAM.
Le projet de stage de treize émissions d’humour à la radio communautaire CIBL s’est finalement étiré sur trois années en ondes, puis sur un spectacle et un contrat d’émission à la populaire station de radio CKOI.
En 1985, RBO voit sa carrière propulsée en remportant le prix Révélation de l’année au Gala de l’ADISQ. La première d’une quarantaine de récompenses pour le jeune groupe d’humoristes qui enchaînent sketchs et chansons avec un humour mordant et un sens aiguisé de la parodie.
Je ne savais pas que je ferais ça dans la vie. Je n'avais jamais pensé faire un spectacle de ma vie.
Après avoir eu son émission sur la chaîne de télévision TQS, puis TVA, Rock et Belles Oreilles s’apprête à offrir une émission hebdomadaire à Radio-Canada, RBO Hebdo.
On s’entend très bien ensemble
, confie Guy A. Lepage sur le secret de la longévité du groupe que l’animateur Claude Legault décrit comme les Rolling Stones de l’humour
.
Deux ans plus tard, il choisit tout de même de se lancer dans une carrière en solo en prenant la barre d’un talk-show, Besoin d’amour, à l’antenne de TQS.
De RBO à Un gars, une fille
La grande aventure de la télévision, 3 novembre 2002
Guy A. Lepage aborde ce passage en compagnie de l’animateur Bernard Derome dans le cadre de la série documentaire La grande aventure de la télévision diffusée le 3 novembre 2002.
RBO était un trip d’adolescents, une activité parascolaire qui a duré quinze ans
, exprime-t-il à l’animateur. Un drôle de hasard pour l’étudiant qui souhaitait plutôt parfaire son écriture à l'université afin de s’orienter vers le journalisme.
Sa formation à l’UQAM comme communicateur lui aura appris à bien cibler le message pour que tout le monde le comprenne, ce qui est une clé en humour.
En humour, si ça ne rit pas, c'est que ce n'est pas drôle. Ce n'est pas moi qui décide si le gag que je viens d'inventer est drôle, c’est vous.
Après la dissolution du groupe RBO, Guy A. Lepage, croyait que sa plus grande réalisation était derrière lui. C’est une fois dans ta vie que tu as été dans les Beatles
, illustre-t-il à l’animateur Bernard Derome.
Le talk-show Besoin d’amour ne sera pas une émission très marquante dans sa carrière, mais elle fera émerger un autre concept d’émission : Un gars, une fille.
Pour les transitions vers les pauses publicitaires de son talk-show, Guy A. Lepage a l’idée de tourner de petits sketchs. Il choisit comme partenaire la comédienne Sylvie Léonard qu’il a côtoyée sur le plateau de l’émission RBO Hebdo.
En concevant un montage de ces saynètes sur la vie de couple à la fin de la saison de Besoin d’amour, il réalise avec son producteur Jean Bissonnette qu’il tient peut-être un nouveau concept d’émission.
Guy A. Lepage joue dans la fiction « Un gars, une fille » en plus d'en être le concepteur, le chef scénariste et le réalisateur.
Photo : Radio-Canada / Jean Bernier
Diffusée à partir du printemps 1997 à la télévision de Radio-Canada, la comédie à sketchs Un gars, une fille jouit d’un succès populaire et d’estime, en plus de connaître une carrière internationale.
Dès sa première année en ondes, le concept né sous la plume de Guy A. Lepage est vendu à des producteurs étrangers et se transforme en grande réussite commerciale.
Une trentaine de versions de la série humoristique ont été réalisées dans différents pays et langues faisant de l’émission Un gars, une fille le format de fiction le plus adapté dans le monde jusqu’à aujourd’hui.
En tant que concepteur, auteur, réalisateur et comédien de l’émission, Guy A. Lepage supervise chaque adaptation à l’international afin qu’elle respecte son idée originale.
Bien que la diffusion de la série originale québécoise se soit terminée en 2003, Un gars, une fille n’a donc jamais réellement quitté Guy A. Lepage.
Afin de souligner le 25e anniversaire de l’émission, il s’est d’ailleurs remis au travail et a offert au public québécois quatre nouveaux épisodes dans lesquels il joue avec sa complice Sylvie Léonard.
Devant l’accueil enthousiaste de cette minisérie au printemps 2023, une autre offre de dix épisodes serait d’ailleurs en développement pour la prochaine saison télévisuelle.
Téléjournal, 3 janvier 2007
Pour plusieurs, c'était l'événement télévisuel le plus attendu de l'année. Le Bye bye 2006 de Rock et Belles Oreilles.
Le groupe RBO a aussi eu droit à de nombreuses réunions, que ce soit sur scène avec le spectacle The Tounes en 2014, au cinéma en 2003 dans le film Camping sauvage ou même à la télévision en 2006.
Comme nous le montre ce reportage au Téléjournal du 3 janvier 2007, RBO effectue un retour très attendu au petit écran pour la traditionnelle revue de l’année humoristique de Radio-Canada. Un retour qui coïncide aussi avec le 25e anniversaire de la création du groupe.
Composé d’une trentaine de caricatures satiriques et de quelques apparitions de personnages mythiques de RBO, le Bye bye 2006 est bien reçu par le public et la critique, relate la journaliste Catherine Mainville dans son compte rendu.
Vraisemblablement, la chimie opère toujours au sein du quatuor
, souligne la journaliste. Couronné de plusieurs prix, le Bye bye sera d’ailleurs confié au groupe d’humoristes à nouveau en 2007.
À l’animation de Tout le monde en parle
En 2004, Guy A. Lepage se fait offrir l’animation de Tout le monde en parle, l’adaptation québécoise d’un talk-show hebdomadaire créé et animé par Thierry Ardisson en France.
Encore une fois, l’auteur, concepteur et comédien traverse une période où il croit que le meilleur de sa vie professionnelle est derrière lui.
L’homme dans la quarantaine s’est vu décerner au gala des prix Gémeaux le Grand Prix de l'Académie, faisant de lui le plus jeune lauréat de ce prestigieux hommage qui souligne une carrière en télévision.
La fosse aux lionnes, 31 mars 2009
Je me suis dit, la télé, c’est fini pour moi
, raconte-t-il à propos de cet événement à l’émission La fosse aux lionnes du 31 mars 2009.
La proposition de Mario Clément, directeur général de la Télévision à Radio-Canada, lui permet cependant de relever un autre genre de défi.
Tout le monde en parle se veut un grand plateau de deux heures où Guy A. Lepage reçoit les gens qui sont au centre de toutes les conversations et font l'actualité de la semaine dans différents domaines : culture, sport, politique, divertissement…
Moi, ce que je trouve hyper intéressant dans Tout le monde en parle, c'est qu'il y a sept personnes de sept secteurs d'activité complètement différents. Cette semaine-là, ils font l'événement et ensemble, ils discutent.
RBO, puis Un gars, une fille, c’était du divertissement pur
, suggère Guy A. Lepage. Tout le monde en parle, ça sert à quelque chose. L’émission fait œuvre utile.
Au moment de s’entretenir avec les animatrices de La fosse aux lionnes, Guy A. Lepage pilote le talk-show hebdomadaire depuis cinq ans et n’a pas l’impression d’avoir fait le tour du jardin.
D’une émission à l’autre, le ton peut être plus sérieux ou encore léger et une même personnalité peut se confier différemment selon le contexte, croit l’animateur.
Également invité à la table de La fosse aux lionnes, le comédien Patrice Bélanger souligne que l’animateur semble s’être assagi, en plus d’offrir une belle vitrine aux artistes d’ici en faisant connaître leurs œuvres.
Moi, j'aime ça donner la chance au coureur
, exprime Guy A. Lepage. Je pense que ce que les gens n'aiment pas, c'est quand tu es méchant avec quelqu’un qui ne le mérite pas.
Des moments de télévision, il y en a eu et il y en aura à Tout le monde en parle qui réussit chaque semaine à réunir un million de téléspectateurs devant leur petit écran.
En parallèle, Guy A. Lepage met également sa notoriété à profit en animant différents événements comme Charité bien ordonnée... commence par nous tous qu’il vient présenter à l’émission ou encore le grand spectacle de la Fête nationale à Montréal.
Tout le monde en parle – qu’il pilote en direct depuis 2020 pour être plus près de l’actualité brûlante – devrait franchir en 2024 son vingtième anniversaire. Un record de longévité pour celui qui a su faire fructifier ses idées et son franc-parler.
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