Sur
les rives de l'Euphrate, en Turquie, la ville de Zeugma
fut jadis une des grandes citées commerciales
de l'empire romain. Abandonnée à l'époque
des croisades, ses ruines enfouies attendaient leur
heure quand, en 1994, on a annoncé la construction
d'un grand barrage, à 500 mètres en aval.
Les archéologues n'avaient plus que quelques
années pour explorer ce trésor archéologique
avant qu'il ne soit immergé.
Réalisateur :
Thierry Ragobert
Producteur : Gédéon Programmes
Réalisatrice à l'adaptation :
Jeannita Richard
En raison des droits d'auteur, ce reportage ne
sera pas disponible sur Internet.
Cette histoire commence au bord de l'Euphrate.
En 323 av. J.-C., les généraux d'Alexandre
se partagent son empire. Séleucos I fonde sa
dynastie, celle des Séleucides, installe sa capitale,
Antioche, et crée Zeugma qui deviendra, sous
l'occupation romaine, une des principales cités
de la Méditerranée. De grandes nécropoles
surpeuplées, superbement décorées,
témoignaient de la taille et du rang de cette
ville. Un prestige qu'elle a gardé jusqu'à
l'arrivée des Croisés, au 11e siècle
de notre ère.
En
1994, l'archéologue David Kennedy lance un cri
d'alarme : quand les travaux du barrage de Birecik
seront achevés, la vieille cité de Zeugma
disparaîtra à jamais sous les eaux du lac
de retenue. Les fouilles commencent dès l'année
suivante. Dans la précipitation, des noms, des
visages, des trésors de mémoire se bousculent
à la lumière. Comme des sauveteurs confrontés
à une catastrophe imminente, les archéologues
ne disposent que de quatre années pour leur porter
secours. Archéologues, épigraphistes,
géophysiciens, et topographes se lancent dans
l'aventure.
Au total, c'est quelque 1000 m2 de mosaïques
et de fresques murales qui seront sauvés. Un
trésor artistique inestimable, mais aussi une
somme de connaissances de première importance
pour l'histoire du Proche-Orient hellénistique
et romain.