Au
début de cette année, le Centre canadien
de rayonnement synchrotron est entré en fonction.
Ce projet scientifique, le plus important des 30 dernières
années au Canada, permettra aux chercheurs de
bénéficier d'une source de lumière
unique pour sonder la structure de la matière.
Les possibilités s'étendent de la pharmaceutique
à l'électronique, en passant par l'environnement
et la santé.
Journaliste:
Philippe Mercure
Réalisatrice: Marièle Choquette
Après quatre ans et demi de construction,
le plus gros projet scientifique au Canada depuis plus
de 30 ans a vu le jour. En janvier 2004, sur le campus
de l'Université de la Saskatchewan, le Centre
canadien de rayonnement synchrotron a fait entrer le
Canada dans une nouvelle ère de recherche scientifique.
Il vient aussi combler une lacune: notre pays était
le seul du G8 à ne pas posséder de synchrotron.
Difficile de croire qu'un laboratoire aussi grand qu'un
terrain de football est, en fait, un microscope.
Un
synchrotron est constitué d'un immense anneau,
dans lequel des électrons circulent à
des vitesses qui frôlent celle de la lumière.
Pour obliger les électrons à tourner,
des aimants très puissants changent brusquement
leur trajectoire. Ceci produit des impulsions de lumière
qui quittent l'anneau pour être dirigées
vers des laboratoires situés à proximité.
Cette lumière, plus brillante que des millions
de soleils, est concentrée dans un faisceau de
la taille d'un cheveu. Cela permet de voir la matière
dans ses moindres détails, comme aucun autre
microscope ne permet de le faire.
Le synchrotron permettra de créer
de nouveaux médicaments, d'élaborer des
matériaux inédits, de construire des puces
électroniques plus petites, d'augmenter la précision
de l'imagerie médicale. C'est un outil aux possibilités
immenses.
En chantier depuis 1999, cet ambitieux
projet de 173 500 000 $ a exigé une collaboration
sans précédent: le gouvernement fédéral,
plusieurs provinces, la Ville de Saskatoon, les industriels
et 19 universités y ont contribué. Désormais,
finis les voyages à l'étranger pour effectuer
les recherches de pointe. Quelque 2000 scientifiques
et étudiants de partout dans le monde profiteront,
chaque année, de ce nouvel instrument, qui contribuera
certainement à générer son lot
de percées scientifiques et technologiques.