Les
skis utilisés pour la compétition de haut
calibre sont de véritables bijoux de design industriel.
On les conçoit sur mesure, en faisant appel à
des technologies de pointe qui permettent de mesurer,
avec une précision extrême, les pressions
qui s'exercent en descente et d'ajuster le laminage
en conséquence. Un art difficile dans lequel
les Suisses sont passés maîtres.
Production:
TSR
Journaliste à l'adaptation: Normand Grondin
Réalisatrice à l'adaptation: Sophie
Malavoy
Le ski en haute montagne est la forme
la plus extrême de ce sport. À 4000 mètres
d'altitude, tout est démesuré: la vitesse,
les risques, le plaisir. Ici, la technique doit être
impeccable, et la fiabilité de l'équipement
à toute épreuve. En compétition,
c'est la même chose. Vibrations, chocs, vitesse:
les skis doivent tout supporter, tout en restant performants.
C'est pourquoi on consacre énormément
d'énergie à raffiner l'équipement.
Un podium, c'est de l'or pour les skieurs, mais c'est
aussi beaucoup d'argent pour les fabricants.
Aujourd'hui,
on construit les skis de compétition comme on
assemble un sandwich. On superpose une dizaine de matériaux:
fibres, kevlar, métal, polyéthylène
et bois. Tous ces composants sont ensuite placés
dans un moule pour être chauffés, collés
et pressés. «C'est la combinaison de
tous ces éléments qui fait que le bois
amène un peu de stabilité au ski. La mousse
acrylique amène un peu de ressort, et la fibre
renforce l'ensemble», explique Michel Vion,
du département des courses chez Dynastar.
Le bois fait d'ailleurs un étonnant
retour en force dans l'industrie. À l'origine,
tous les skis étaient en bois massif, puis en
bois laminé, avant d'être finalement détrôné
par les matières synthétiques. Mais aujourd'hui,
on réalise qu'aucun matériau artificiel
n'est aussi efficace pour fabriquer le cur du
ski.
La
semelle du ski fait également l'objet d'intenses
efforts de recherches. Pendant la descente, la friction
entre le ski et la neige crée de la chaleur.
À mesure que le poids du skieur se fait sentir,
des gouttelettes d'eau se forment entre le ski et la
neige. Et ce sont sur ces gouttelettes d'eau que les
skis glissent. Pour gagner des fractions de secondes,
les fabricants doivent optimiser le comportement de
la semelle sur l'eau.
Pour créer une semelle performante,
il faut d'abord aplanir les surfaces du ski. Ensuite,
on incruste le motif parfait, adapté aux conditions
de neige durant la compétition. Pour les neiges
plus humides, on va opter pour un dessin plus marqué,
qui va pouvoir évacuer plus rapidement l'eau.
Dans le cas contraire, le dessin sous la semelle sera
moins prononcé, pour garder un peu d'eau et permettre
une glisse plus rapide.
Toutes ces recherches ne vont pas seulement
profiter aux athlètes de haut niveau. Comme c'est
le cas en course automobile, la technologie de pointe
finit toujours par rejoindre les amateurs.