Depuis
quelques mois, une tempête colossale fait rage sur Mars. Elle couvre plus
de la moitié de la planète rouge. Poussée par des vents de 100 kilomètres
à l'heure, une poussière fine comme de la poudre de talc s'élève à plus
de 10 kilomètres dans les airs. Grâce au télescope spatial Hubble et la
sonde Mars Global Surveyor, les astronomes sont aux premières loges. Ils
étudient avec attention un phénomène météorologique qui a des implications
importantes pour l'exploration de Mars.
La planète rouge. Depuis quelques mois, une tempête de poussière, plus
large que tout ce qu'on peut imaginer sur Terre, y fait rage. Il faut
retourner en 1971 et en 1977, pour voir un phénomène de cette envergure.
Mais cette fois-ci, grâce à la sonde Mars Global Surveyor et au télescope
spatial Hubble, les astronomes sont aux premières loges. Comprendre comment
ces gigantesques tempêtes se forment devient très important, car les missions
vers Mars se feront de plus en plus fréquentes. Même que la possibilité
d'une expédition humaine est envisageable d'ici 20 ans.
Déjà,
cette tempête complique la mise en orbite basse, commencée il y a quelques
jours,
de Mars Odyssey, la toute dernière sonde envoyée par la NASA.
Tout commence au mois de juin dernier, quand la trajectoire de Mars la
rapproche considérablement du Soleil. Ce qui arrive tous les deux ans.
Les particules de poussière en suspension dans l'atmosphère piégent ce
supplément de lumière, donc de chaleur. La température en altitude augmente
alors de 50 degrés C en tout juste quelques jours. Parallèlement, il y
a moins de lumière qui se rend jusqu'à la surface de la planète. Résultat
:la température au niveau du sol se met à refroidir. La friction entre
les courants chauds et les courants froids génèrent des vents qui peuvent
aller jusqu'à 100 kilomètres à l'heure. Dans la foulée, de nombreux tourbillons
de poussière se forment simultanément sur toute la planète.
Ces
tourbillons projètent la poussière à 10 ou 15 kilomètres d'altitude. En
partie parce que la gravité sur Mars n'est que le tiers de celle de la
Terre, mais surtout parce que la poussière martienne est aussi légère
que de la poudre de talc. Quand ce mécanisme climatique est enclenché,
ce n'est plus qu'une question de temps avant que la surface de Mars ne
soit cachée sous un voile impénétrable.
Cette tempête de poussière fait réfléchir sérieusement les chercheurs
de la NASA. En cas d'exploration humaine de la planète rouge, il faudra
d'abord un satellite météo de première qualité. Mais plus encore, les
scaphandres et la station elle-même devront pouvoir résister à un véritable
sablage au jet. D'autant plus que de telles tempêtes prennent plusieurs
mois à se calmer. Le temps peut être long sur Mars, si les petites marches
de santé sont interdites.
Journaliste:
Mario Masson
Réalisatrice: Jeannita Richard
L'équipe
de Découverte tient à remercier la NASA, Jet Propulsion
Laboratory et Malin Space Science Systems pour lui
avoir permis d'utiliser certaines images sur le présent site.
|