Une maladie sans
frontières
La tuberculose fait d’énormes
ravages : une personne en meurt toutes les quinze secondes
dans le monde. Mais le pire est peut être encore
à venir.
En Sibérie, où sont enfermés
un million de détenus dans des conditions souvent
inhumaines, une nouvelle forme de tuberculose s’est
développée depuis une vingtaine d’années.
Une tuberculose multirésistante, qui ne répond
à aucun antibiotique connu.
Chaque année, des millier de détenus
porteurs de cette souche sont libérés
et retournent dans leur communauté. D’ici
dix ans, on estime que deux millions de Russes seront
infectés par ce bacille incurable. C’est
le principal foyer d’émergence de la tuberculose
multirésistante.
Avec les moyens de transport modernes,
la tuberculose multirésistante s’est répandue
comme une trainée de poudre. Aujourd’hui,
elle frappe surtout l’ex-URSS, la Chine, l’Asie
Centrale, une partie de l’Afrique et de l’Amérique
du Sud. Plus au nord, on la trouve en République
Dominicaine, à Mexico, à Los Angeles et
à Miami.
Et tout près de nous, c’est
la cité de tous les contrastes, New-York, qui
est la plus menacée. New-York est une ville sous
haute surveillance. En 1992, plus de 4 000 personnes
y ont attrapé la tuberculose. Parmi eux, des
centaines de cas de multirésistance. Du jour
au lendemain, on a compris que cette maladie n’était
pas seulement un problème de pays en voie de
développement. Elle pouvait aussi frapper ici,
en Amérique. Et frapper fort.
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