Rumba congolaise et autres musiques pour briser l’isolement

Christ Miyalou-Louvouelo et trois autres musiciens voient des gens taper des pieds, battre la mesure sur le bras de leur chaise ou bien taper dans leurs mains. Puis, vers le trois quarts du spectacle, plusieurs spectateurs se lèvent d’un bond pour danser. Le groupe se dit : mission accomplie.

Ce projet m’est arrivé comme ça. Un jour, je me suis dit : "Après 18 ans que j’habite au Québec, je veux faire quelque chose d’important pour la société". Et, les aînés, ils sont souvent un peu seuls. [...] On va apporter de la joie à travers la musique, explique Christ Miyalou-Louvouelo, président-directeur général et fondateur de l’organisme à but non lucratif, Les Gens D’Arture.

Depuis ses débuts, il y a un an, le projet s’est élargi pour offrir également des spectacles aux personnes vivant avec un ou plusieurs handicaps.

Christ Miyalou-Louvouelo est également le chanteur du groupe. Dans le cadre de ce projet, il s’est entouré de différents musiciens professionnels pour donner quelque 25 concerts jusqu’à présent, souvent en formule trio. La rumba congolaise est au cœur de leurs spectacles qui offrent aussi une belle part à la salsa, au funk, au reggae et à l’afrobeat, sans oublier quelques classiques des répertoires québécois et français.

Mon but est de rendre chaque spectacle unique. La rumba congolaise vient du Congo. C’est une musique très romantique et assez proche de la musique latine.

Les musiciens sont heureux de rendre accessible ce style de musique moins présent dans la vie des Québécois et des aînés.

Les aînés sont contents chaque fois qu’ils nous voient. Ils nous posent beaucoup de questions, notamment : "Quelle est la musique qu’on joue". Et, à la fin de chaque partage qu’on a avec eux, ils en ressortent rafraîchis. [...] On dégage aussi une certaine chaleur qui va venir les toucher vraiment au plus profond de leur cœur. C’est pas mal, ça!, souligne Eliezer Boli, derrière sa batterie.

La rumba congolaise est chantée dans une langue nationale commune à la République démocratique du Congo et à la République du Congo, soit le lingala.

Je l’ai appris [le lingala] quand j’étais petit, tout petit. Et d’ailleurs, même si je suis au Québec, à la maison, avec la famille, on le parle toujours, raconte Christ Miyalou-Louvouelo.

Ce même après-midi, la chanson Le temps des fleurs, popularisée par Dalida et livrée dans un rythme entraînant par le Magic Band a fait danser plusieurs résidents.

Ça fait du bien! Ça devrait être à tous les jours comme ça! Peut-être que ce serait trop, mais au moins une fois par mois. [...] Moi, mes enfants jouaient de la musique. Alors, je suis toujours partante!, souligne avec enthousiasme Chantale Boulianne, locataire de la résidence Les Jardins Le Flandre.

J’ai aimé la musique. D’abord, je suis amateur de musique. Ç’a fait mon bonheur!, exprime cet autre résident, Firmin Champagne, à la sortie du spectacle.

Ce projet musical pourrait bien ajouter d’autres volets à ces spectacles si le financement est au rendez-vous pour la troisième saison du groupe qui devrait s'amorcer en août. Ainsi, des numéros de magie et d’art du cirque pourraient s’y greffer, espère le fondateur, Christ Miyalou-Louvouelo.